Quatre lettres d'un professeur - L'Affaire Corneille-Molière
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- On pourra d’ailleurs relever d’autres<br />
détails sur d’autres sujets qui peuvent<br />
enrichir ce que vous dites. Les couleurs du<br />
lit d’Armande sont celles du blason de<br />
<strong>Molière</strong>.<br />
- Dans le Mémoire de Mahelot, "M. de<br />
<strong>Corneille</strong> l’Aisné" est fréquemment stipulé.<br />
<strong>Corneille</strong> vend ses tragédies 2.000 livres à<br />
la troupe, ce qui est une somme très<br />
importante, les représentations des Femmes<br />
savantes rapportant à la troupe 2.029 livres<br />
12 sous pour donner un élément de<br />
comparaison ; quand on sait que la troupe<br />
de <strong>Molière</strong> jouait très mal la tragédie,<br />
qu’elle ne lui en rapportait pas tant, il y a ici<br />
quelque chose d’étrange et de récurrent qui<br />
doit être interrogé. Cette transaction<br />
financière entre les deux hommes doit être<br />
interrogée.<br />
37<br />
pour briller de « plaire » au Roi, et<br />
<strong>Molière</strong> a su lui plaire par le biais de la<br />
farce. Un contemporain a écrit : <strong>Molière</strong><br />
tient du Roi tout « son bonheur ».<br />
Découvrir grâce à qui et comment le jeune<br />
Poquelin a pu réussir, c’est détenir une<br />
des clefs de l’Affaire <strong>Corneille</strong>-<strong>Molière</strong>.<br />
Le vert a toujours été la couleur des<br />
bouffons, plus encore celle des bouffons du<br />
Roi. Notez que les comédiens de la<br />
Comédie-Française aujourd’hui encore<br />
détestent devoir porter du vert sur scène ;<br />
un aveu inconscient de l’origine bien terre<br />
à terre de leur "dieu".<br />
De 1662 à 1671 <strong>Molière</strong> aura mis en scène<br />
neuf pièces de Pierre <strong>Corneille</strong> en 115<br />
représentations. Le deuxième auteur le<br />
plus représenté de la Troupe, le célèbre<br />
écrivain comique Scarron, ne le fut que 74<br />
fois, pour trois pièces seulement. Comme<br />
le constate le moliériste Jan Clarke, « le<br />
pourcentage de la recette globale<br />
provenant de la représentation des pièces<br />
de <strong>Corneille</strong> était plus bas que le<br />
pourcentage du répertoire et du nombre<br />
total des représentations. » Et de conclure<br />
: « Le fait que <strong>Corneille</strong> dépasse ses<br />
confrères d’une aussi grande marge en ce<br />
qui concerne le nombre de pièces et le<br />
nombre de représentations suggère que ce<br />
n’était pas par simple commodité que la<br />
troupe de <strong>Molière</strong> le joua autant. » Pour<br />
agir contre ses intérêts financiers, <strong>Molière</strong><br />
doit avoir des motifs sérieux et