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Quatre lettres d'un professeur - L'Affaire Corneille-Molière

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éloigné historiquement des événements et<br />

qu’à ce titre il a tout à fait pu ne pas être<br />

informé.<br />

Je m’intéresse à Chapelle, à Boileau et à<br />

Jean Loret, auteur d’une gazette rimée<br />

hebdomadaire. Ils sont contemporains des<br />

faits et leurs propos méritent à ce seul titre<br />

davantage de crédit. Voici les trois<br />

observations que je fais :<br />

1- Nous ne possédons aucun document,<br />

aucune lettre de la main de <strong>Molière</strong> et cet<br />

hapax mérite effectivement d’être analysé.<br />

Il faudra alors faire un sort aux deux <strong>lettres</strong><br />

de Chapelle adressées à <strong>Molière</strong>,<br />

particulièrement la seconde qui s’ouvre par<br />

ces mots : « Votre lettre m’a touché très<br />

singulièrement ». Dans les deux cas,<br />

Chapelle insère des petits poèmes<br />

octosyllabiques et s’en justifie en écrivant :<br />

« Je les ai faits pour répondre à cet endroit<br />

de votre lettre où vous particularisez le<br />

déplaisir que vous donnent les partialités de<br />

vos trois grandes actrices pour la<br />

distribution des rôles ». Je constate que<br />

Chapelle vise à répondre et résume ici la<br />

plainte que lui aurait formulée Poquelin<br />

concernant ses difficultés non d’écrivain<br />

mais de metteur en scène, devant répartir<br />

des rôles auprès de ses comédiennes qui<br />

chacune exige très probablement le rôle le<br />

Durant la tyrannie politique du parti<br />

dévot qui s’exerça dès 1680, Fontenelle fut<br />

l’homme de confiance du nouvel ordre<br />

moral ; il occupa même le poste très<br />

officiel de Censeur royal. C’est lui qui a<br />

supervisé la première biographie de<br />

<strong>Molière</strong> par Grimarest (1705) dans<br />

laquelle <strong>Molière</strong> est présenté non comme<br />

acteur, encore moins en tant qu’ancien<br />

Bouffon du Roi, mais comme "autheur"<br />

ainsi que l’écrit Grimarest, toujours<br />

prompt à obéir. Voyez sur ce point, sur le<br />

site : « Position de thèse des continuateurs<br />

de Pierre Louÿs (les cornéliens) ».<br />

Une vraie prise de conscience de ce fait<br />

suffit presque à comprendre la nature<br />

exacte de Jean-Baptiste Poquelin. Car,<br />

plus encore que cette absence du moindre<br />

manuscrit, est révélatrice l’absence de<br />

toute correspondance de <strong>Molière</strong> citée par<br />

un tiers à une époque où les<br />

correspondances d’hommes célèbres<br />

passionnaient le public.<br />

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