Quatre lettres d'un professeur - L'Affaire Corneille-Molière

Shakespeare.
Mais, tant que des preuves internes et
externes ne sont pas avancées (je pense
qu’elles n’ont jamais été cherchées parce
que les historiens n’en voyaient pas l’utilité
simplement) et trouvées, analysées, tant que
nous sommes dans des faisceaux de
suppositions concordantes, nous restons
dans le clair-obscur.
Si nous actons le fait qu’il n’y a pas de
preuves et que nous rendons plus claires des
quantités d’ambiguïtés troublantes par une
hypothèse, alors, à titre personnel ça ne me
suffit pas car il y aura toujours des
détracteurs qui n’accepteront pas les
conclusions avancées. Voilà donc où j’en
suis, où je peux peut-être apporter ma petite
pierre à l’édifice du grand Corneille.
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N’utilisez pas le nom Shakespeare qui,
autant que celui de Molière, est l’enseigne
d’un théâtre collectif, car les mêmes
conditions historiques et sociologiques ont
certainement eu les mêmes conséquences.
En effet, et c’est d’ailleurs grâce à cette
incuriosité des universitaires que j’ai pu
trouver les arguments et les citations (plus
de 2 000) pour composer ma thèse Molière,
Bouffon du Roi et prête-nom de Corneille.
Personne, du moins à ma connaissance,
n’avait jamais songé à faire une
biographie des vies de Corneille ET de
Molière entremêlées. Faire l’effort de les
associer apporte bien des surprises et règle
beaucoup de questions que moliéristes,
d’un côté, et corneillistes, de l’autre, se
contentent de formuler en changeant vite
de sujet. Savez-vous que sur plusieurs
milliers d’articles et études sur Molière,
vous trouvez des titres comme « Molière et
Rotrou », « Molière et Guilleragues », où
il n’y a rien à dire ou presque, et
seulement un ou deux articulets «
Molière et Corneille » (ou l’inverse) dans
lesquels, comme il était à prévoir, rien
n’est dit. J’ai même lu un « Molière et
Rimbaud »… A quand « Molière et
Batman » ?
Je vous souhaite d’être celui qui corrigera
la vision à la fois opaque et idéalisée que
nous avons de l’ « illustre Molière » et de
Corneille « gloire de la France ».
Réussissant à nous montrer des hommes
quotidiens et non des statues d’un marbre