Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques
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as A.-H.-E. LAMARLE quatre ans plus tard. Lamarle avait un caractère où dominait une extrême bienveillance. Pendant les trente années que Lamarle passa en Belgique, il y eut pour ainsi dire une opposition perpétuelle entre ses devoirs professionnels et ses aspirations scientifiques les plus chères : il avait une vraie vocation de mathématicien pur et il était chargé, dans une École technique, du cours le plus pratique et le plus important, celui des constructions du Génie civil. Lamarle exposait les idées générales de son cours avec une clarté sans égale, mais il était trop peu technicien de cœur pour se donner tout entier à l'étude du détail des questions si variées qui constituent pareil cours. Au point de vue pratique, on ne peut donc pas dire qu'il ait été un professeur éminent de construction; dans la liste de ses écrits, publiée dans les Notices biographiques et bibliographiques de l'Académie (édition de 1874, pp. 55-58), trois ou quatre articles seulement se rapportent à l'art de l'ingénieur proprement dit. En revanche, il a publié à l'Académie et ailleurs des travaux de premier ordre sur l'analyse, sur la géométrie infinitésimale et la mécanique. Donnons-en une idée. Faute d'avoir suffisamment étudié les ouvrages de Cauchy, faute aussi d'avoir remonté aux sources, pour les écrits de Leibniz et de Newton sur l'analyse infinitésimale et la méca- nique, Lamarle, après Bordas et beaucoup d'autres, pensait qu'il y avait encore lieu de s'occuper, vers 1840, de ce que l'on appelait alors la métaphysique du calcul différentiel; il croyait aussi à tort que les méthodes de Leibniz, de Newton et de Cauchy sont substantiellement différentes. Il fut ainsi amené à écrire plusieurs mémoires sur les principes du calcul différentiel et sur les développements en série, où, au fond, il refaisait sous une autre forme, et parfois moins clairement, ce qui avait été fait définitivement par Cauchy. Citons /es notions sur la puissance et la force, la métaphy- sique du calcul différentiel et le principe des vitesses vir- tuelles, dans le Cartésianisme de Bordas; un Essai sur les principes fondamentaux de l'analyse transcendante, publié
A.-H.-E. LAMARLE 89 en 1844, dans les Mémoires de la Société des sciences de Liège; des notes et des mémoires qui ont paru en T846 et T847 dans les Bulletins de l'Académie et dans le Journal de Liouville; des Lettres sur l'abus de l'infini Insérées dans le Moniteur de l'enseignement en 1852 et une A^o^e sur l'emploi de l'infini dans l' enseignement des mathématiques élémentaires (Mém. de l'Acad., t. XXVII, 1853). Mais en 1855, il publia un travail plus important : Étude approfondie sur deux équations fondamentales du calcul différentiel (Mém. de TAcad., :. XXIX, 118 pp. 'm~¥) où il essayait de démontrer que toute fonction continue a une dérivée. Il n'y réussit pas et ne pouvait pas réussir, puisqu'il y a une infinité de fonctions continues sans dérivée. Mais chemin faisant, il fit une foule de remarques et de distinctions subtiles sur la borne supérieure et la borne inférieure des rapports (Ay : Ax), pour Ax positif ou négatif, que l'on retrouve dans les recherches analogues ultérieures de tous ceux qui se sont occupés de l'existence ou de la non existence de la dérivée de fonctions particulières, ou même, comme Hankel et Gilbert, de la ques- tion générale de l'existence de la dérivée. D'ailleurs, tous les travaux d'analyse de Lamarle, même ceux qui précèdent yÉtude approfondie, renferment, au point de vue de l'enseignement, des remarques ingénieuses dont les géomètres belges venus après lui, entre autres l'auteur de ces lignes, ont fait leur profit. Les travaux géométriques de Lamarle constituent la partie la plus originale de son œuvre et celle dont la valeur est la plus durable. On la trouve exposée dans les écrits suivants : Notions fondamentales sur plusieurs points élémentaires de géométrie, de dynamique et d'analyse transcendante (Mém. in-4° de l'Acad. 1857, t. XXX); théorie géométrique des rayons et des centres de courbure (Bulletins de l'Académie, 2® série, 1857-1859, t. II, III, V, VI); théorie géométrique des centres et des axes instantanés de rotation (Ibid., 1858-1859, t. V, VI, VII); sur le développement homalographique de certaines surfaces (Ibid., 1860-1861, t. X et XI); sur les hélicoïdes, etc.
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A.-H.-E. LAMARLE 89<br />
en 1844, dans les Mémoires <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong><br />
Liège; <strong>de</strong>s notes et <strong>de</strong>s mémoires qui ont paru en T846 et<br />
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<strong>de</strong> Liouville; <strong>de</strong>s Lettres sur l'abus <strong>de</strong> l'infini Insérées dans<br />
le Moniteur <strong>de</strong> l'enseignement en 1852 et une A^o^e sur<br />
l'emploi <strong>de</strong> l'infini dans l' enseignement <strong>de</strong>s mathématiques<br />
élémentaires (Mém. <strong>de</strong> l'Acad., t. XXVII, 1853). Mais en 1855,<br />
il publia un travail plus important : Étu<strong>de</strong> approfondie sur<br />
<strong>de</strong>ux équations fondamentales du calcul différentiel (Mém.<br />
<strong>de</strong> TAcad., :. XXIX, 118 pp. 'm~¥) où il essayait <strong>de</strong> démontrer<br />
que toute fonction continue a une dérivée. Il n'y réussit pas<br />
et ne pouvait pas réussir, puisqu'il y a une infinité <strong>de</strong> fonctions<br />
continues sans dérivée. Mais chemin faisant, il fit une foule<br />
<strong>de</strong> remarques et <strong>de</strong> distinctions subtiles sur la borne supérieure<br />
et la borne inférieure <strong>de</strong>s rapports (Ay : Ax), pour Ax<br />
positif ou négatif, que l'on retrouve dans les recherches<br />
analogues ultérieures <strong>de</strong> tous ceux qui se sont occupés <strong>de</strong><br />
l'existence ou <strong>de</strong> la non existence <strong>de</strong> la dérivée <strong>de</strong> fonctions<br />
particulières, ou même, comme Hankel et Gilbert, <strong>de</strong> la ques-<br />
tion générale <strong>de</strong> l'existence <strong>de</strong> la dérivée. D'ailleurs, tous<br />
les travaux d'analyse <strong>de</strong> Lamarle, même ceux qui précè<strong>de</strong>nt<br />
yÉtu<strong>de</strong> approfondie, renferment, au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'enseignement,<br />
<strong>de</strong>s remarques ingénieuses dont les géomètres<br />
belges venus après lui, entre autres l'auteur <strong>de</strong> ces lignes,<br />
ont fait leur profit.<br />
Les travaux géométriques <strong>de</strong> Lamarle constituent la partie<br />
la plus originale <strong>de</strong> son œuvre et celle dont la valeur est la<br />
plus durable. On la trouve exposée dans les écrits suivants :<br />
Notions fondamentales sur plusieurs points élémentaires <strong>de</strong><br />
géométrie, <strong>de</strong> dynamique et d'analyse transcendante (Mém.<br />
in-4° <strong>de</strong> l'Acad. 1857, t. XXX); théorie géométrique <strong>de</strong>s rayons<br />
et <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> courbure (Bulletins <strong>de</strong> l'Académie, 2® série,<br />
1857-1859, t. II, III, V, VI); théorie géométrique <strong>de</strong>s centres<br />
et <strong>de</strong>s axes instantanés <strong>de</strong> rotation (Ibid., 1858-1859, t. V, VI,<br />
VII); sur le développement homalographique <strong>de</strong> certaines<br />
surfaces (Ibid., 1860-1861, t. X et XI); sur les hélicoï<strong>de</strong>s, etc.