Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques

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496 LOUIS-FRANÇOIS FRAEYS Dans les archives de la Société dedecine, on trouve en plusieurs endroits, comme des traînées lumineuses de la recti- tude du jugement et de la vaste érudition de Fraeys. Je vise spécialement ces discussions remarquables, où Fraeys intervint fréquemment, non pas par de longs discours, mais par un exposé net et concis de ses convictions scientifiques. Le bulletin de la Société dedecine à partir de 1849 jusqu'en 1859, contient de lui des communications très importantes sur plusieurs questions controversées. En T849, Fraeys insiste sur la cause réelle du choléra, notamment sur la maipropreté. En 1855, il intervient pour bien spécifier les formes larvées de la fièvre intermittente : il établit nettement qu'il ne faut en aucune façon rattacher le croup à la malaria. Dans la séance de février-mars 1858, il définit l'action du chlorate de potasse et précise les indications de ce médicament. Il faut lire tout entier son rapport sur l'urémie

LOUIS-FRANÇOIS FRAE/S 497 » pareil cas (péritonite puerpérale) le pus s'exhale à la surface » du péritoine, comme le fait continuellement la sérosité dans » l'état de santé le plus parfait. » En 1862, il intervint une dernière fois dans les discussions de la Société dedecine, pour préciser encore les indica- tions du levier en obstétrique. Fraeys était en général très bref quand il prenait la parole; aussi était-ce une bonne fortune que de l'entendre, même après les discours si goûtés cependant des Kluyskens, des Guislain, des Burggraeve, des Soupartf C'est que Fraeys parlait le langage des faits vécus : il détestait les longues phrases, mais il aimait à faire à ses collègues comme à ses élèves le récit substantiel des faits qu'il avait su observer et comprendre. Chez Fraeys, l'homme n'était pas moins remarquable que le professeur, le médecin et le savant. Tous ceux qui l'ont connu de près avec son caractère primesautier, parfois rude et impétueux, mais largement tempéré par un cœur droit, com- patissant et aimant, ne lui ont pas marchandé leur estime, je dirai leur affection. Comme l'a dit M. le professeur Callier : « Fraeys était la bonté, la générosité, la loyauté mêmes. » Fraeys avait été nommé de bonne heure médecin-adjoint à l'Hôpital civil de Gand : en 1860, il devint médecin titulaire. II était membre correspondant de l'Académie dedecine de Belgique et de plusieurs autres sociétés savantes. Le 8 septembre 1865, il fut nommé chevalier de l'Ordre de Léopold et, le 18 octobre 1877, il fut promu au grade d'officier du même ordre. De nombreux élèves et anciens élèves s'étaient réunis pour présenter l'hommage de leurs félicitations au maître récemment élevé au grade d'officier de l'Ordre de Léopold. Fraeys les accueillit cordialement, mais il déclina sans affectation aucune, l'offre de son portrait peint à l'huile, qui lui fut faite à cette même occasion. Le caractère de Fraeys ne permettait pas d'espérer qu'il revînt sur une décision aussi nettement formulée.

LOUIS-FRANÇOIS FRAE/S 497<br />

» pareil cas (péritonite puerpérale) le pus s'exhale à la surface<br />

» du péritoine, comme le fait continuellement la sérosité dans<br />

» l'état <strong>de</strong> santé le plus parfait. »<br />

En 1862, il intervint une <strong>de</strong>rnière fois dans les discussions<br />

<strong>de</strong> la Société <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine, pour préciser encore les indica-<br />

tions du levier en obstétrique.<br />

Fraeys était en général très bref quand il prenait la parole;<br />

aussi était-ce une bonne fortune que <strong>de</strong> l'entendre, même<br />

après les discours si goûtés cependant <strong>de</strong>s Kluyskens, <strong>de</strong>s<br />

Guislain, <strong>de</strong>s Burggraeve, <strong>de</strong>s Soupartf C'est que Fraeys<br />

parlait le langage <strong>de</strong>s faits vécus : il détestait les longues<br />

phrases, mais il aimait à faire à ses collègues comme à ses<br />

élèves le récit substantiel <strong>de</strong>s faits qu'il avait su observer et<br />

comprendre.<br />

Chez Fraeys, l'homme n'était pas moins remarquable que<br />

le professeur, le mé<strong>de</strong>cin et le savant. Tous ceux qui l'ont<br />

connu <strong>de</strong> près avec son caractère primesautier, parfois ru<strong>de</strong><br />

et impétueux, mais largement tempéré par un cœur droit, com-<br />

patissant et aimant, ne lui ont pas marchandé leur estime,<br />

je dirai leur affection. Comme l'a dit M. le professeur Callier :<br />

« Fraeys était la bonté, la générosité, la loyauté mêmes. »<br />

Fraeys avait été nommé <strong>de</strong> bonne heure mé<strong>de</strong>cin-adjoint à<br />

l'Hôpital civil <strong>de</strong> <strong>Gand</strong> : en 1860, il <strong>de</strong>vint mé<strong>de</strong>cin titulaire.<br />

II était membre correspondant <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong><br />

Belgique et <strong>de</strong> plusieurs autres sociétés savantes.<br />

Le 8 septembre 1865, il fut nommé chevalier <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong><br />

Léopold et, le 18 octobre 1877, il fut promu au gra<strong>de</strong> d'officier<br />

du même ordre.<br />

De nombreux élèves et anciens élèves s'étaient réunis pour<br />

présenter l'hommage <strong>de</strong> leurs félicitations au maître récemment<br />

élevé au gra<strong>de</strong> d'officier <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong> Léopold. Fraeys<br />

les accueillit cordialement, mais il déclina sans affectation<br />

aucune, l'offre <strong>de</strong> son portrait peint à l'huile, qui lui fut faite<br />

à cette même occasion. Le caractère <strong>de</strong> Fraeys ne permettait<br />

pas d'espérer qu'il revînt sur une décision aussi nettement<br />

formulée.

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