Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques
Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques
474 FR.-J. LUTENS En 1827, Lutens publiait un Manuel de bandages à l'usage des jeunes chirurgiens. Ce livre présente le rare mérite d'être court et complet; écrit dans un style simple et très clair, il resta longtemps en vogue parmi les étudiants et les jeunes chirurgiens sortis de lÉcole de Gand. Les succès obtenus dans sa clientèle avaient fait juger Lutens comme praticien, les travaux qu'il avait soumis aux Sociétés de médecine de Bruxelles, Liège, Louvain, Gand l'avaient fait apprécier au point de vue scientifique. L'heure d'or avait sonné pour lui. En 1827, il fut nommé membre de la Commission médicale provinciale où nous le retrouvons encore vingt-quatre ans après. En 1835, l'Université lui conféra le titre de lecteur et deux ans après, en 1837, il fut nommé professeur extraordinaire. En 1836, la Commission des hospices le nomma chirurgien- adjoint à l'Hôpital civil, chirurgien en second en 1838 et chirurgien principal en 1843. Cette même année, l'Académie royale de médecine l'appelait à siéger dans ses rangs comme correspondant. A tous égards, Lutens était digne des honneurs qui lui furent successivement dévolus. Membre de la Commission médicale, il rendit d'éminents services à cette administration qui veille sur la santé publique. Il comptait à l'Université parmi les professeurs les plus distingués. Chirurgien principal de l'Hôpital civil, il laissa le souvenir d'un bienfaiteur des pauvres et d'un praticien éminent. L'Académie le tenait en haute estime. Tout souriait autour de lui quand vint le frapper une maladie qui ne pardonne jamais. Il était à l'apogée de sa carrière, il lui fallut renoncer à son enseignement clinique et pratique et se consa- crer à celui de la pathologie chirurgicale. Il ne put le continuer bien longtemps et, le 20 novembre 1848, il fut admis à l'émé- ritat, entouré des regrets de ses élèves et de ses collègues. Quatorze années s'écoulèrent encore au milieu d'indicibles souffrances physiques et morales; le 16 avril 1862, tout était fini et l'Université pleurait ce professeur aimé auquel la destinée avait réservé de si brillants débuts et une fin si cruelle. f v. DEf^EFFB.
J.-J. VAN ROOSBROECK (1838) Van Roosbrobck, Jean-Julien, naquit à Louvain, le 9 janvier T8T0. Ses études universitaires furent brillantes, son diplôme de docteur en médecine, chirurgie et accouchements fut conquis avec la plus grande distinction, le 30 mars 1833. Il n'était pas encore médecin quand, en 1832, éclata en Europe la terrible épidémie du choléra. Elle sévissait violemment, à Londres : le Gouvernement y envoya une commission de médecins chargée de l'étudier. Van Roosbroeck, encore étudiant, y fut adjoint. Mais bientôt le Gouvernement dut faire appel à ses services et le rappeler, le choléra avait envahi la Belgique et Van Roosbroeck fut chargé de la direction du service épidémique à Hal. Il avait alors vingt-deux ans. Le talent, le zèle et le dévouement qu'il déploya dans ces circonstances difficiles furent remarqués et, le 31 avril 1833, on lui remit solennellement une médaille d'or en récompense des services signalés qu'il avait rendus. Van Roosbroeck résolut de se consacrer à l'ophtalmologie, peu connue encore dans notre pays : dans ce but, il se dirigea vers Berlin et Vienne où il étudia sous la direction de Jûngken et de Frédéric Jaeger. C'est dans cette dernière ville qu'il obtint le diplôme de docteur en ophtalmologie. À cette époque, notre pays était en proie à une redoutable maladie, frappant l'homme dans un des organes les plus essentiels à son existence : les yeux. L'ophtalmie granuleuse envahissait l'armée et ses ravages allaient grandissant ; malgré leur science et leur dévouement, les médecins militaires étaient débordés. Le Gouvernement eut encore une fois recours à Van Roosbroeck, qui se trouvait alors à Berlin près de Jûngken.
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En 1827, Lutens publiait un Manuel <strong>de</strong> bandages à l'usage<br />
<strong>de</strong>s jeunes chirurgiens. Ce livre présente le rare mérite d'être<br />
court et complet; écrit dans un style simple et très clair, il<br />
resta longtemps en vogue parmi les étudiants et les jeunes<br />
chirurgiens sortis <strong>de</strong> lÉcole <strong>de</strong> <strong>Gand</strong>.<br />
Les succès obtenus dans sa clientèle avaient fait juger<br />
Lutens comme praticien, les travaux qu'il avait soumis aux<br />
Sociétés <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Bruxelles, Liège, Louvain, <strong>Gand</strong><br />
l'avaient fait apprécier au point <strong>de</strong> vue scientifique.<br />
L'heure d'or avait sonné pour lui. En 1827, il fut nommé<br />
membre <strong>de</strong> la Commission médicale provinciale où nous le<br />
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En 1835, l'<strong>Université</strong> lui conféra le titre <strong>de</strong> lecteur et <strong>de</strong>ux<br />
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En 1836, la Commission <strong>de</strong>s hospices le nomma chirurgien-<br />
adjoint à l'Hôpital civil, chirurgien en second en 1838 et<br />
chirurgien principal en 1843. Cette même année, l'Académie<br />
royale <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine l'appelait à siéger dans ses rangs comme<br />
correspondant.<br />
A tous égards, Lutens était digne <strong>de</strong>s honneurs qui lui furent<br />
successivement dévolus. Membre <strong>de</strong> la Commission médicale,<br />
il rendit d'éminents services à cette administration qui veille<br />
sur la santé publique. Il comptait à l'<strong>Université</strong> parmi les<br />
professeurs les plus distingués. Chirurgien principal <strong>de</strong> l'Hôpital<br />
civil, il laissa le souvenir d'un bienfaiteur <strong>de</strong>s pauvres et d'un<br />
praticien éminent. L'Académie le tenait en haute estime. Tout<br />
souriait autour <strong>de</strong> lui quand vint le frapper une maladie qui ne<br />
pardonne jamais. Il était à l'apogée <strong>de</strong> sa carrière, il lui fallut<br />
renoncer à son enseignement clinique et pratique et se consa-<br />
crer à celui <strong>de</strong> la pathologie chirurgicale. Il ne put le continuer<br />
bien longtemps et, le 20 novembre 1848, il fut admis à l'émé-<br />
ritat, entouré <strong>de</strong>s regrets <strong>de</strong> ses élèves et <strong>de</strong> ses collègues.<br />
Quatorze années s'écoulèrent encore au milieu d'indicibles<br />
souffrances physiques et morales; le 16 avril 1862, tout était<br />
fini et l'<strong>Université</strong> pleurait ce professeur aimé auquel la<br />
<strong>de</strong>stinée avait réservé <strong>de</strong> si brillants débuts et une fin si<br />
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