Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques

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240 L.-F.-B. DEPERMENTIER matérielle; peut-on demander raisonnablement à quelqu'un qui a déjà donné des leçons, fait des interrogations, examiné des projets pendant huit à dix heures, de se mettre après cela à des travaux personnels? — Évidemment noni Les années où il fut répétiteur furent donc stériles au point de vue scientifique; plus tard, devenu professeur, il avait eu à peine le temps de se reconnaître que la besogne de l'inspection des études vint repousser chez lui à l'arrière-plan toute autre préoccupation. Et cependant, il y avait en lui l'étoffe d'un savant, car jamais on ne vit intelligence plus vive ni jugement plus sain; c'était un excellent professeur, car il possédait au suprême degré l'art de faire comprendre à ses auditeurs les raisonnements les plus compliqués. Un jour, un de nos collègues disait : « Je n'ai jamais rencontré personne qui sache mieux que Depermentier les choses qu'il connaît » ; c'était vrai et il faut d'autant plus déplorer que les circonstances ne lui aient pas permis de donner la vraie mesure de ses moyens. Certes, il aurait pu, il aurait dû faire la part du feu dès sa nomination à l'inspection des études, mais ii ne s'en rendit pas compte et se fit illusion sur ce qu'il lui était possible de faire : ce fut là sa grande faute et il l'a cruellement expiée. Quant à l'homme, on lui rendra plus aisément justice. Il était foncièrement honnête, droit et bon, d'un naturel gai et cordial; on pouvait sans doute ne pas l'aimer, mais il forçait l'estime de tous ceux qui avaient des rapports avec lui. Sa franchise était parfois un peu rude, toujours tempérée d'ailleurs par une bienveillance foncière et un tact parfait; dur pour lui-même, il était exigeant pour les autres parce qu'il pensait devoir l'être. Pour les étudiants, il fut peut-être sévère, parce qu'il croyait à la nécessité d'une stricte discipline à un âge où il est facile de s'égarer; mais il leur était entièrement dévoué et, au fond, il était indulgent, car il aimait la jeunesse, même dans ses écarts. Et pour ceux qui, comme nous, l'ont connu intimement, ils seront unanimes à dire qu'il n'y eut jamais d'homme meilleur ni d'ami plus sûr. F. KEELHOFF.

HENRI SCHOENTJES (1877) ScHOBNTjEs, Henri-Charles -Jacques, né à Anvers, le 28 Mars 1848. Études moyennes : Athénée d'Anvers. Études supérieures : Université de Gand. Professeur agrégé de l'enseignement moyen du degré supérieur pour les sciences (8 juillet 1871). Docteur en sciences physiques et mathéma- tiques (23 juillet 1873). Professeur à l'École industrielle de Gand (1876-1912). Directeur de l'École industrielle de Gand (1884-1890). Répétiteur à l'École du Génie civil, pour les cours de physique expérimentale, de physique industrielle et d'éléments de géométrie descriptive (arrêté ministériel du 12 octobre 1877). Professeur à l'Athénée royal de Gand (1879-1885). Par arrêté ministériel du 22 octobre 1883, M. Schoentjes est chargé provisoirement de suppléer M. Dauge dans son cours d'astromonie physique. Il conserve les cours qui lui sont actuellement confiés. Professeur ordinaire à l'Université de Gand,par arrêté royal du 25 octobre 1890. Chargé de faire aux élèves de la candidature en sciences, et des Écoles préparatoires du Génie civil et des Arts et Manufactures, la partie du cours de physique expérimentale comprenant la lumière, la chaleur et l'électricité, et aux élèves de l'École spéciale du Génie civil, le cours de physique industrielle. Par arrêté royal du 31 octobre 1892, la partie du cours de physique expérimentale destinée aux élèves de la candidature en sciences physiques et des Écoles préparatoires du Génie civil et des Arts et Manufactures, à l'Université de Gand, est détachée des attributions de M. Van Aubel, est placée dans les

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matérielle; peut-on <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r raisonnablement à quelqu'un<br />

qui a déjà donné <strong>de</strong>s leçons, fait <strong>de</strong>s interrogations, examiné<br />

<strong>de</strong>s projets pendant huit à dix heures, <strong>de</strong> se mettre après<br />

cela à <strong>de</strong>s travaux personnels? — Évi<strong>de</strong>mment noni Les années<br />

où il fut répétiteur furent donc stériles au point <strong>de</strong> vue<br />

scientifique; plus tard, <strong>de</strong>venu professeur, il avait eu à peine<br />

le temps <strong>de</strong> se reconnaître que la besogne <strong>de</strong> l'inspection<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s vint repousser chez lui à l'arrière-plan toute autre<br />

préoccupation. Et cependant, il y avait en lui l'étoffe d'un<br />

savant, car jamais on ne vit intelligence plus vive ni jugement<br />

plus sain; c'était un excellent professeur, car il possédait au<br />

suprême <strong>de</strong>gré l'art <strong>de</strong> faire comprendre à ses auditeurs les<br />

raisonnements les plus compliqués. Un jour, un <strong>de</strong> nos<br />

collègues disait : « Je n'ai jamais rencontré personne qui<br />

sache mieux que Depermentier les choses qu'il connaît » ;<br />

c'était vrai et il faut d'autant plus déplorer que les circonstances<br />

ne lui aient pas permis <strong>de</strong> donner la vraie mesure<br />

<strong>de</strong> ses moyens. Certes, il aurait pu, il aurait dû faire la part<br />

du feu dès sa nomination à l'inspection <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, mais ii<br />

ne s'en rendit pas compte et se fit illusion sur ce qu'il lui<br />

était possible <strong>de</strong> faire : ce fut là sa gran<strong>de</strong> faute et il l'a<br />

cruellement expiée.<br />

Quant à l'homme, on lui rendra plus aisément justice. Il était<br />

foncièrement honnête, droit et bon, d'un naturel gai et cordial;<br />

on pouvait sans doute ne pas l'aimer, mais il forçait l'estime<br />

<strong>de</strong> tous ceux qui avaient <strong>de</strong>s rapports avec lui. Sa franchise<br />

était parfois un peu ru<strong>de</strong>, toujours tempérée d'ailleurs par une<br />

bienveillance foncière et un tact parfait; dur pour lui-même, il<br />

était exigeant pour les autres parce qu'il pensait <strong>de</strong>voir l'être.<br />

Pour les étudiants, il fut peut-être sévère, parce qu'il croyait à<br />

la nécessité d'une stricte discipline à un âge où il est facile <strong>de</strong><br />

s'égarer; mais il leur était entièrement dévoué et, au fond, il<br />

était indulgent, car il aimait la jeunesse, même dans ses écarts.<br />

Et pour ceux qui, comme nous, l'ont connu intimement, ils<br />

seront unanimes à dire qu'il n'y eut jamais d'homme meilleur<br />

ni d'ami plus sûr.<br />

F. KEELHOFF.

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