Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques
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166 GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE Van der Mensbrugghe eut le bonheur de pénétrer dans le domaine de la science sous l'égide de J. Plateau, un des maîtres dont le nom est gravé en lettres d'or dans les annales scientifiques de la Belgique. Il était bien jeune encore, et n'avait pas terminé ses études universitaires, quand il devint l'aide de l'illustre physicien : il le resta pendant vingt-sept ans (T856-T883). J. Plateau, qu'une fatale cécité avait éloigné de sa chaire universitaire depuis plusieurs années, prit bientôt son jeune aide en estime, et peu à peu ces deux hommes s'unirent d'une amitié profonde; l'aide était devenu le collaborateur, le collaborateur devint l'ami. Mieux encore, lorsqu'en 1871, Van der Mensbrugghe sollicita la main de l'unique fille de son maître, celui-ci n'hésita pas à lui ouvrir son foyer; cette circonstance contribua à maintenir entre ces deux savants une communion d'idées qui dura plus d'un quart de siècle et qui marqua d'une empreinte profonde toute la carrière scientifique du jeune professeur. Van der Mensbrugghe avait acquis au contact de son maître, un art précieux pour le physicien, celui de « bien observer ». Plateau dont les yeux étaient fermés à tout jamais à la lumière, confiait à son cher collaborateur le soin de vérifier par les yeux du corps, ce que lui ne percevait plus que par la puissance de déduction de son ingénieux cerveau. Rien n'échappait à la sagacité de l'aide; le plus petit fait, banal en apparence, devenait pour lui un objet d'étude qu'il ratta- chait habilement à d'autres phénomènes déjà décrits. Pendant toute une partie de sa carrière. Van der Mensbrugghe n'eut à sa disposition que les ressources par trop modestes d'un laboratoire bien primitif II réalisait alors la plupart de ses expériences par des moyens de fortune, qui exigeaient souvent de sa part un labeur considérable. Mais, jamais il ne se lassait : toujours avec la même humeur joviale, vingt fois sur le métier il remettait son ouvrage et toujours aussi, il parvenait à atteindre son but. Ces circonstances firent de lui un brillant vulgarisateur. Sa
GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE 167 parole et sa plume furent sans cesse au service de l'expan- sion scientifique, et ses procédés étaient d'autant plus goûtés, qu'ils n'exigeaient le plus souvent que des dispositifs expérimentaux réalisables pour tout le monde, avec des objets d'usage courant. Comme répétiteur il avait été adoré des élèves, car c'était toujours avec aménité qu'il remplissait ses fonctions et qu'il aidait les jeunes gens de ses conseils, fruits de son expérience. Lorsqu'il fut nommé professeur, il sut aussi s'attacher ses auditeurs. Aimant par dessus tout la science qu'il enseignait, il savait par sa parole persuasive entraîner l'élève en captivant son attention. Il avait adopté, pour ses cours du doctorat, qui s'adressaient surtout à de futurs professeurs, l'excellente méthode de faire donner la leçon par l'élève. Cette préparation pédagogique était d'autant meilleure, que le maître tout en faisant la critique de la leçon, émaillait son discours de remarques et de questions, qui obligeaient l'élève-professeur, à un travail intellectuel des plus profitables à son futur enseignement. Lorsqu'en 1890, Van der Mensbrugghe disposa d'un labo- ratoire mieux outillé, il en ouvrit largement les portes à ceux qui voulaient travailler. C'est avec un véritable plaisir qu'il mettait à la disposition d'un néophyte de la science toutes les ressources dont il disposait; il considérait comme une bonne fortune de pouvoir encourager un jeune travailleur. L'élève parvenait-il à produire un travail, le professeur en était heureux, et c'est avec joie qu'il usait de son influence pour présenter le travail à l'Académie ou le faire paraître dans une revue scientifique. L'examinateur était l'intégrité même. En homme de cœur, son premier mouvement était d'accueillir le récipiendaire avec bienveillance; il savait que le meilleur élève peut sentir un instant ses facultés paralysées, lorsqu'il se présente devant un jury. Aussi, était-ce avec une sorte de bonhomie toute paternelle qu'il commençait l'interrogation; jamais un moment d'humeur ne perçait lorsqu'une réponse était inexacte; et ce
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Van <strong>de</strong>r Mensbrugghe eut le bonheur <strong>de</strong> pénétrer dans le<br />
domaine <strong>de</strong> la science sous l'égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> J. Plateau, un <strong>de</strong>s<br />
maîtres dont le nom est gravé en lettres d'or dans les annales<br />
scientifiques <strong>de</strong> la Belgique.<br />
Il était bien jeune encore, et n'avait pas terminé ses étu<strong>de</strong>s<br />
universitaires, quand il <strong>de</strong>vint l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'illustre physicien :<br />
il le resta pendant vingt-sept ans (T856-T883).<br />
J. Plateau, qu'une fatale cécité avait éloigné <strong>de</strong> sa chaire<br />
universitaire <strong>de</strong>puis plusieurs années, prit bientôt son jeune<br />
ai<strong>de</strong> en estime, et peu à peu ces <strong>de</strong>ux hommes s'unirent d'une<br />
amitié profon<strong>de</strong>; l'ai<strong>de</strong> était <strong>de</strong>venu le collaborateur, le collaborateur<br />
<strong>de</strong>vint l'ami. Mieux encore, lorsqu'en 1871, Van<br />
<strong>de</strong>r Mensbrugghe sollicita la main <strong>de</strong> l'unique fille <strong>de</strong> son<br />
maître, celui-ci n'hésita pas à lui ouvrir son foyer; cette circonstance<br />
contribua à maintenir entre ces <strong>de</strong>ux savants une<br />
communion d'idées qui dura plus d'un quart <strong>de</strong> siècle et qui<br />
marqua d'une empreinte profon<strong>de</strong> toute la carrière scientifique<br />
du jeune professeur.<br />
Van <strong>de</strong>r Mensbrugghe avait acquis au contact <strong>de</strong> son maître,<br />
un art précieux pour le physicien, celui <strong>de</strong> « bien observer ».<br />
Plateau dont les yeux étaient fermés à tout jamais à la<br />
lumière, confiait à son cher collaborateur le soin <strong>de</strong> vérifier<br />
par les yeux du corps, ce que lui ne percevait plus que par<br />
la puissance <strong>de</strong> déduction <strong>de</strong> son ingénieux cerveau. Rien<br />
n'échappait à la sagacité <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong>; le plus petit fait, banal<br />
en apparence, <strong>de</strong>venait pour lui un objet d'étu<strong>de</strong> qu'il ratta-<br />
chait habilement à d'autres phénomènes déjà décrits.<br />
Pendant toute une partie <strong>de</strong> sa carrière. Van <strong>de</strong>r Mensbrugghe<br />
n'eut à sa disposition que les ressources par trop<br />
mo<strong>de</strong>stes d'un laboratoire bien primitif II réalisait alors la<br />
plupart <strong>de</strong> ses expériences par <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> fortune, qui<br />
exigeaient souvent <strong>de</strong> sa part un labeur considérable. Mais,<br />
jamais il ne se lassait : toujours avec la même humeur joviale,<br />
vingt fois sur le métier il remettait son ouvrage et toujours<br />
aussi, il parvenait à atteindre son but.<br />
Ces circonstances firent <strong>de</strong> lui un brillant vulgarisateur. Sa