Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques
Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques
158 AUGUSTE KEKULÉ von STRADONITZ Kekulé n'était pas seulement un professeur et un maître; il avait toutes les qualités d'un directeur de laboratoire scien- tifique et c'est à lui que l'on doit l'organisation sérieuse des travaux pratiques de chimie en Belgique. Sur ses vives in- stances, il obtint d'abord les subsides nécessaires pour installer un laboratoire de recherches, dans lequel travaillaient, outre le professeur et son préparateur, quelques jeunes chimistes d'élite, étrangers pour la plupart, et qui désiraient se perfec- tionner sous sa direction. Plus tard, il obtint qu'un vaste grenier, adjacent au labora- toire fût transformé en laboratoire d'instruction. Ce local fut ouvert aux étudiants en 1862, en même temps qu'un arrêté ministériel décrétait la création de deux cours de manipulations, l'un pour les débutants, l'autre pour les aspirants docteurs en sciences. L'organisation du laboratoire rappelait, de loin il est vrai, celle des institutions similaires d'Allemagne; les conditions d'installation et la modicité des ressources ne permettaient pas mieux. Mais la valeur d'un Institut scientifique ne se mesure pas au luxe de ses installations; c'est de ce laboratoire modeste que sont sortis les travaux qui portèrent au loin la réputation de l'Université de Gand; c'est là que fut obtenu notamment l'acide benzoïque de synthèse, que Kôrner commença la série de ses recherches en vue d'établir la constitution des dérivés bisubstitués du benzol et le laboratoire de chimie générale conserve précieusement les échantillons témoins de ces travaux mémorables. A cette époque, la renommée du laboratoire de chimie de notre Université, foyer le plus brillant de la science chimique, était mondiale. Nombreux sont les maîtres les plus illustres de la science allemande qui furent élèves de notre Aima Mater. Malheureusen^ent, l'Université ne devait pas conserver ce savant qui faisait sa gloire : l'Allemagne offrit à Kekulé la direction de l'Institut chimique de l'Université de Bonn, situa- tion scientifique bien plus brillante que celle dont il jouissait à Gand et, le 21 septembre 1867, un arrêté royal annonçait que sa démission était acceptée.
AUGUSTE KEKULÉ vON STRADONITZ 159 Faut-il ajouter que Kekulé poursuivit à Bonn sa brillante carrière. En 1890, il fut l'objet d'une manii'estation innposante, org-anisée par la Société chimique de Berlin pour célébrer le 25« anniversaire de l'apparition de la chimie du benzol, mani- festation à laquelle tous les grands organismes scientifiques de l'étranger tinrent à honneur de s'associer. Le 13 juillet 1896, le monde savant, l'industrie chimique, tous ceux auxquels il avait si largement dispensé la science, apprenaient avec douleur la mort de l'illustre professeur. Ils ont voulu donner à sa mémoire un témoignage de leur gratitude; depuis le 9 juin T903, se dresse devant l'Institut de Bonn, la statue d'Auguste Kekulé. À un savant de cette valeur les distinctions scientifiques avaient afflué : il était membre honoraire de la plupart des Académies; et puisque nous faisons l'histoire de sa carrière en Belgique, nous dirons que dès T864, l'Académie royale de Belgique avait tenu à honneur de le compter parmi ses associés. Kekulé n'était pas que le professeur idéal, suscitant l'enthousiasme de ses auditeurs, le savant dont s'enorgueillit le monde scientifique, il avait toutes les qualités de cœur et d'esprit qui commandent la sympathie. La conscience qu'il avait de sa valeur ne l'avait pas rendu hautain; pour ses élèves, il était un ami et il aimait à se dépouiller de sa dignité professorale en des réunions qu'il avait organisées au Café des « Armes de Zélande ». Il y savourait, en compagnie des jeunes docteurs qui travaillaient sous sa direction, de la bière allemande qu'il se faisait expédier de son pays; à cette époque reculée, on n'en trouvait pas en Belgique. Malgré la somme énorme de travail qu'il a fournie pendant son séjour à Gand, son activité scientifique ne l'absorbait pas tout entier. Il savait s'arracher à ses cornues et à ses livres et ce n'était pas par condescendance qu'il fréquentait le monde. Il avait épousé une jeune fille appartenant à la haute bourgeoisie de notre ville; un deuil prématuré devait la lui
- Page 111 and 112: E.-J. BOUDIN (1846) Boudin, Emmanue
- Page 113 and 114: E.-J. BOUDIN im de la seconde parti
- Page 115 and 116: M.-L.-G. DUGNIOLLE (T847) DuQNioLLE
- Page 117 and 118: M.-L.-G. DUGNIOLI.E 115 Cet excelle
- Page 119 and 120: THEOPHILE BUREAU 115 » et manufact
- Page 121 and 122: FÉLIX DAUGE T17 celles d'inspecteu
- Page 123 and 124: FELIX DAUGP 119 < De 1856 à 1894,
- Page 125 and 126: FELIX DAUGE 121 « Il n'y a aucune
- Page 127 and 128: MATHIÀS SCHÀAR (1854) « ScHAAR,
- Page 129 and 130: MATHIAS SCHAAR 125 voie et procède
- Page 131 and 132: MATHIAS SCHAAR 127 sciences de Liè
- Page 133 and 134: THÉODORE \TRSTR.\ETEiN (1854) Vers
- Page 135 and 136: FRANÇOIS DONNY (T858) DoNNY, Fran
- Page 137 and 138: FRANÇOIS DONN/ 133 Mais en même t
- Page 139 and 140: FRANÇOIS DONNy 135 Ici intervient
- Page 141 and 142: FRANÇOIS DONNY 157 un photographe
- Page 143 and 144: FRANÇOIS DONN7 139 Auparavant, qui
- Page 145 and 146: FRANÇOIS DONNY 141 C'est en juille
- Page 147 and 148: FRANÇOIS DONNy 145 » considéré
- Page 149 and 150: FRANÇOIS DONN/ 145 Dumas lui avait
- Page 151 and 152: FRANÇOIS DONNY 147 le cordon-bleu
- Page 153 and 154: FRANÇOIS DONN7 149 sa vie si instr
- Page 155 and 156: AUGUSTE KEKULÉ von STRÀDONITZ (18
- Page 157 and 158: AUGUSTE KEKULÉ vON STRADONITZ 153
- Page 159 and 160: AUGUSTE KEKULÉ von STRADONITZ 155
- Page 161: AUGUSTE KEKULÉ vON STRADONITZ 157
- Page 165 and 166: AUGUSTE KEKULÉ von STRADONITZ 161
- Page 167 and 168: DIOMÈDE ROTTIER Décorations : 25
- Page 169 and 170: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE 165 nor
- Page 171 and 172: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE 167 par
- Page 173 and 174: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE 169 tou
- Page 175 and 176: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE T7T On
- Page 177 and 178: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE 173 Sur
- Page 179 and 180: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE 175 Rap
- Page 181 and 182: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGUE 177 Sur
- Page 183 and 184: ADOLPHE-EDOUÀRD-THÉODORE PÀULI (
- Page 185 and 186: THÉODORE SWÀRTS (1862) SwARTS, Th
- Page 187 and 188: THÉODORE SWARTS 183 chimie génér
- Page 189 and 190: THEODORE SWARTS 185 scientifiques q
- Page 191 and 192: CHARLES BERGMÀNS (1862) Bergmans,
- Page 193 and 194: CHARI.nS BERGMANS 139 Traité d'ari
- Page 195 and 196: JRAN-JACQUES KICKX T91 » est
- Page 197 and 198: EDOUARD DUBOIS (1865) Dubois, Édou
- Page 199 and 200: EDOUARD DUBOIS 195 Dubois faisait p
- Page 201 and 202: p. MANSION 197 Les maîtres qui ont
- Page 203 and 204: . MANSION 199 En 1903, il a été d
- Page 205 and 206: p. MANSION 201 cours complet; biogr
- Page 207 and 208: 57. Ch. de la Vallée Poussin. 1903
- Page 209 and 210: p. MANSION 205 «2. Sur le théorè
- Page 211 and 212: p. MANSION 207 Bull, di Bibliograf
158 AUGUSTE KEKULÉ von STRADONITZ<br />
Kekulé n'était pas seulement un professeur et un maître;<br />
il avait toutes les qualités d'un directeur <strong>de</strong> laboratoire scien-<br />
tifique et c'est à lui que l'on doit l'organisation sérieuse <strong>de</strong>s<br />
travaux pratiques <strong>de</strong> chimie en Belgique. Sur ses vives in-<br />
stances, il obtint d'abord les subsi<strong>de</strong>s nécessaires pour installer<br />
un laboratoire <strong>de</strong> recherches, dans lequel travaillaient, outre<br />
le professeur et son préparateur, quelques jeunes chimistes<br />
d'élite, étrangers pour la plupart, et qui désiraient se perfec-<br />
tionner sous sa direction.<br />
Plus tard, il obtint qu'un vaste grenier, adjacent au labora-<br />
toire fût transformé en laboratoire d'instruction. Ce local fut<br />
ouvert aux étudiants en 1862, en même temps qu'un arrêté<br />
ministériel décrétait la création <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cours <strong>de</strong> manipulations,<br />
l'un pour les débutants, l'autre pour les aspirants docteurs en<br />
sciences. L'organisation du laboratoire rappelait, <strong>de</strong> loin il est<br />
vrai, celle <strong>de</strong>s institutions similaires d'Allemagne; les conditions<br />
d'installation et la modicité <strong>de</strong>s ressources ne permettaient<br />
pas mieux.<br />
Mais la valeur d'un Institut scientifique ne se mesure pas<br />
au luxe <strong>de</strong> ses installations; c'est <strong>de</strong> ce laboratoire mo<strong>de</strong>ste<br />
que sont sortis les travaux qui portèrent au loin la réputation<br />
<strong>de</strong> l'<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Gand</strong>; c'est là que fut obtenu notamment<br />
l'aci<strong>de</strong> benzoïque <strong>de</strong> synthèse, que Kôrner commença la série<br />
<strong>de</strong> ses recherches en vue d'établir la constitution <strong>de</strong>s dérivés<br />
bisubstitués du benzol et le laboratoire <strong>de</strong> chimie générale<br />
conserve précieusement les échantillons témoins <strong>de</strong> ces<br />
travaux mémorables.<br />
A cette époque, la renommée du laboratoire <strong>de</strong> chimie <strong>de</strong><br />
notre <strong>Université</strong>, foyer le plus brillant <strong>de</strong> la science chimique,<br />
était mondiale. Nombreux sont les maîtres les plus illustres <strong>de</strong><br />
la science alleman<strong>de</strong> qui furent élèves <strong>de</strong> notre Aima Mater.<br />
Malheureusen^ent, l'<strong>Université</strong> ne <strong>de</strong>vait pas conserver ce<br />
savant qui faisait sa gloire : l'Allemagne offrit à Kekulé la<br />
direction <strong>de</strong> l'Institut chimique <strong>de</strong> l'<strong>Université</strong> <strong>de</strong> Bonn, situa-<br />
tion scientifique bien plus brillante que celle dont il jouissait<br />
à <strong>Gand</strong> et, le 21 septembre 1867, un arrêté royal annonçait que<br />
sa démission était acceptée.