Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques
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154 AUGUSTE KEKULÉ vON STRADONITZ Il ne suffisait pas à Kekulé d'exposer ses idées dans les mémoires communiqués par les recueils scientifiques, il voulait les répandre sous une forme plus didactique et à peine à Gand depuis un an, il publie le premier tome de son célèbre traité de chimie organique, œuvre magistrale qui ne fut malheureusement jamais achevée. Ce premier volume fut une révélation : on y trouve définies exactement et avec une clarté admirable, les notions d'atome, de molécule, d'équivalent, les principales fonctions chimiques; la théorie atomique, les lois d'enchaînement des atomes y sont exposées d'une manière complète. Pour Kekulé la notion de valence était stricte : la valence d'un élément est aussi invariable que sa masse atomique. Il défendit avec opiniâtreté cette manière de voir, qui ne cadre plus avec nos conceptions actuelles, notamment contre Kolbe et Frankland; et pour expliquer la constitution des corps comme l'oxyde de carbone, l'acide fumarique, etc., il créa la théorie des corps à lacunes. De même, pour interpréter la constitution du pentachlorure de phosphore, des sels ammoniacaux, il imagine la théorie des combinaisons additionnelles, qu'il justifie par la non-existence de ces composés à l'état de vapeur et tire parti de la découverte que vient de faire Sainte-Claire- Deville des phénomènes de dissociation. Mais le plus beau titre de gloire de Kekulé, celui qui appar- tient à lui seul, est sans contredit la création de toutes pièces de la théorie de la constitution du benzène et des substances aromatiques, qu'il élabora pendant son séjour à Gand et qu'il communiqua au monde savant dans deux mémoires parus en Î865, l'un dans les Annalen der Chemie und Pharmacie (t. 137), l'autre dans les Bulletins de la Société chimique de Paris. Jusqu'alors, l'étude de la série aromatique était presqu'im- possible : à la lumière de la théorie de l'hexagone benzénique, le chimiste put exploiter ce domaine presqu'inexploré avec la certitude de recueillir une riche moisson; il lui fut possible de prévoir le résultat de son travail expérimental et l'on peut affirmer que l'industrie si florissante des matières colorantes
AUGUSTE KEKULÉ von STRADONITZ 155 artificielles est due tout entière au génie de Kekulé, bien que lui-mênne ne se soit guère adonné à l'étude des problèmes de l'industrie chimique. Cette dernière a, d'ailleurs, tenu à honneur de témoigner de tout ce qu'elle doit à Kekulé. Lorsque l'Allemagne reconnaissante voulut ériger à l'illustre chimiste un monument digne de lui, les grandes usines qui spécialisent la fabrication des matières colorantes montrèrent, par l'impor- tance de leurs souscriptions, combien elles appréciaient les services que le savant théoricien leur avait rendus. Mais Kekulé ne s'est pas borné, pendant son séjour à Gand, à créer des théories et à les répandre par la plume et la parole. Il resta un expérimentateur de premier ordre et ses travaux de laboratoire contribuèrent dans une large mesure à justifier ses idées théoriques. Parmi les plus importants d'entre eux, nous citerons d'abord ses recherches sur les relations entre l'acide benzoïque et l'acide salicylique (1860). Par l'action du pentachlorure de phosphore, qu'il a reconnu être le réactif par excellence des corps du type de l'eau, il transforme l'acide salicylique en chlorure de chlorobenzoyle; il fait l'acide chlorobenzoïque aux dépens duquel l'action de l'hydrogène naissant lui permet d'obtenir l'acide benzoïque. Il montre ainsi qu'entre les acides salicylique et benzoïque existent les mêmes liens de parenté qu'entre l'acide glycolique et l'acide acétique. Kekulé a publié de nombreux mémoires sur les acides bibasiques en C4 et en C5. En 1860, il obtint par substitution l'acide dibromosuccinique; plus tard, il reconnaît que l'addition du brome aux acides fumarique et maléique donne naissance à deux acides dibromosucciniques différents. Aux dépens de ces acides, il obtient les acides bromomaléïque et isobromo- maléïque. Il transforme l'acide succinique par l'action succes- sive du brome et de la chaux en acide tartrique et en acide malique, suivant la méthode qui l'avait antérieurement conduit à l'obtention de l'acide glycolique aux dépens de l'acide acétique. Ces recherches l'amènent h chercher l'explication de
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Mais Kekulé ne s'est pas borné, pendant son séjour à <strong>Gand</strong>,<br />
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Il resta un expérimentateur <strong>de</strong> premier ordre et ses travaux<br />
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Parmi les plus importants d'entre eux, nous citerons d'abord<br />
ses recherches sur les relations entre l'aci<strong>de</strong> benzoïque et<br />
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corps du type <strong>de</strong> l'eau, il transforme l'aci<strong>de</strong> salicylique en<br />
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aux dépens duquel l'action <strong>de</strong> l'hydrogène naissant lui permet<br />
d'obtenir l'aci<strong>de</strong> benzoïque. Il montre ainsi qu'entre les aci<strong>de</strong>s<br />
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qu'entre l'aci<strong>de</strong> glycolique et l'aci<strong>de</strong> acétique.<br />
Kekulé a publié <strong>de</strong> nombreux mémoires sur les aci<strong>de</strong>s<br />
bibasiques en C4 et en C5. En 1860, il obtint par substitution<br />
l'aci<strong>de</strong> dibromosuccinique; plus tard, il reconnaît que l'addition<br />
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maléïque. Il transforme l'aci<strong>de</strong> succinique par l'action succes-<br />
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malique, suivant la métho<strong>de</strong> qui l'avait antérieurement conduit<br />
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Ces recherches l'amènent h chercher l'explication <strong>de</strong>