Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques
Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques Université de Gand. Liber memorialis: notices biographiques
138 FRANÇOIS DONN7 La galvanoplastie fut, on le devine, stérile; mais malgré les conseils terre à terre du père, malgré la singulière publicité qu'avait reçue, grâce à lui, la « Donny-pompe », le jeune homme était en train de se faire remarquer des savants. Joseph Plateau était là, exerçant sa salutaire influence, et le père ne tarda pas à caresser l'idée que son fils pourrait bien se faire une position dans l'Université. Mais pour cela, il fallait être docteur, le texte de la loi était formel; pour conquérir ce titre, force lui était de se munir d'abord d'un diplôme d'humanités. On se mit donc au travail (184T), et. Dieu sait au prix de quel labeur, on parvint à digérer un peu de grec. Ce régime dura jusqu'en 1844; les admonestations du père, ses conseils et sa direction effective, le dévouement de la sœur, apprenant le grec pour devenir le répétiteur du jeune chimiste, enfin la bonne volonté de celui-ci, tout cela ne devait avoir qu'un résultat négatif. Fort heureusement, Donny ren- contra un homme voyant un peu plus haut que la masse et jugeant à leur valeur les travaux de science. Quetelet prit le jeune savant sous sa protection et le persuada de se consacrer uniquement à ses recherches. Les études philologiques furent donc abandonnées. Et, de fait, Donny avait pris pied, à partir de 1842, à titre de pré- parateur dans le laboratoire de Mareska; cette fonction venant s'ajouter à ses occupations scientifiques, on conçoit qu'il lui soit resté peu de loisirs pour s'adonner au latin et au grec. Ces fonctions de préparateur, Donny les remplit avec un dévouement sans bornes. On peut dire, en effet, que, à part le mémoire sur la cohésion dont nous avons vu l'origine, ses travaux ultérieurs sont nés de ces fonctions modestes dans lesquelles il a su déployer les qualités d'un grand expérimen- tateur. Il me semble clair que les mémoires de Donny sur l'acide carbonique liquide et sur le potassium sont bien dans ce cas. Quant aux recherches sur les farines, elles furent bien aussi une greffe d'originalité sur les opérations plus commerciales que scientifiques qui se faisaient tous les jours dans le laboratoire de l'Université. C'est ce que nous démontre- rons plus loin.
FRANÇOIS DONN7 139 Auparavant, quitte à intervertir quelque peu l'ordre chronologique, signalons deux grands mémoires. C'est le l^"" février 1845 que fut présenté à l'Académie le mémoire Sur un appareil de Thilorier modifié et sur les propriétés de l'acide carbonique liquide et solide. La liqué- faction de ce gaz avait donné lieu à un terrible accident à l'École de pharmacie de Paris : un homme était mort, deux avaient été grièvement blessés. Donny, toujours plein d'ingé- niosité, voit tout de suite le remède, et à l'aide de son appareil, il opère avec une sécurité parfaite. « Les faits consignés dans » ce mémoire », y est-il dit, « étaient enseignés depuis longtemps » dans nos leçons ». On voit donc ici le rôle du préparateur. Le mémoire est signé Mareska et Donny, mais il porte, d'une façon indéniable, le cachet de ce dernier; les méchantes langues disent même que Mareska se tenait derrière la porte pendant les opérations de son préparateur. Mareska et Donny déterminèrent à nouveau, et d'une manière plus précise, les constantes physiques de l'acide carbonique liquide; mais il faut bien le dire, Donny ne retira pas lui-même grand profit de son perfectionnement ni de la grande habileté qu'il avait acquise dans ces manipulations difficiles. MM. Cailletet et Pictet avaient liquéfié les gaz permanents. Une simple note de trois pages, publiée en 1878, vingt-trois ans après le mémoire précédent, intervalle pendant lequel Donny n'avait plus rien produit en ce genre, nous dit : «... Dans le cours de nos recherches, nous avons souvent comprimé, ù plus de » 500 atmosphères, l'air contenu dans la partie capillaire du manomètre, et il est » probable que, sans le savoir, nous y avons plus d'une fois liquéfié ce corps... » ... L'appareil qui devait nous servir à liquéfier les gaz permanents (1) fonctionne » par la deuxième méthode. » L'appareil n'a jamais été achevé, mais les principrles pièces en ont été forgées » à Lièg'e dans la fabrique d'armes du Gouvernement... » La lecture de cette note laisse une impression de tristesse; c'est un homme qui avoue avoir eu en mains, vingt-cinq ans (T) Ces mots ne sont pas soulignés dans le texte original.
- Page 91 and 92: À.-H.-E. LÀMARLE (1838) Lamarle,
- Page 93 and 94: A.-H.-E. LAMARLE 89 en 1844, dans l
- Page 95 and 96: A.-H.-E. LAMARLE 91 » partie néce
- Page 97 and 98: CHARLES DE CU/PER 93 nombreuses fon
- Page 99 and 100: HUBERT VALÉRIUS 95 En 1848, il fut
- Page 101 and 102: HUBRRT VALERIUS 97 a pour titre : M
- Page 103 and 104: HUBERT VALÉRIUS 99 Note sur la lim
- Page 105 and 106: J.-J. MANILIUS (1842) Manilius, Jea
- Page 107 and 108: CHÀRLES-ÀNDRÉ ÀNDRIES (1846) An
- Page 109 and 110: CHARLES-ANDRE ANDRIES 105 portantes
- Page 111 and 112: E.-J. BOUDIN (1846) Boudin, Emmanue
- Page 113 and 114: E.-J. BOUDIN im de la seconde parti
- Page 115 and 116: M.-L.-G. DUGNIOLLE (T847) DuQNioLLE
- Page 117 and 118: M.-L.-G. DUGNIOLI.E 115 Cet excelle
- Page 119 and 120: THEOPHILE BUREAU 115 » et manufact
- Page 121 and 122: FÉLIX DAUGE T17 celles d'inspecteu
- Page 123 and 124: FELIX DAUGP 119 < De 1856 à 1894,
- Page 125 and 126: FELIX DAUGE 121 « Il n'y a aucune
- Page 127 and 128: MATHIÀS SCHÀAR (1854) « ScHAAR,
- Page 129 and 130: MATHIAS SCHAAR 125 voie et procède
- Page 131 and 132: MATHIAS SCHAAR 127 sciences de Liè
- Page 133 and 134: THÉODORE \TRSTR.\ETEiN (1854) Vers
- Page 135 and 136: FRANÇOIS DONNY (T858) DoNNY, Fran
- Page 137 and 138: FRANÇOIS DONN/ 133 Mais en même t
- Page 139 and 140: FRANÇOIS DONNy 135 Ici intervient
- Page 141: FRANÇOIS DONNY 157 un photographe
- Page 145 and 146: FRANÇOIS DONNY 141 C'est en juille
- Page 147 and 148: FRANÇOIS DONNy 145 » considéré
- Page 149 and 150: FRANÇOIS DONN/ 145 Dumas lui avait
- Page 151 and 152: FRANÇOIS DONNY 147 le cordon-bleu
- Page 153 and 154: FRANÇOIS DONN7 149 sa vie si instr
- Page 155 and 156: AUGUSTE KEKULÉ von STRÀDONITZ (18
- Page 157 and 158: AUGUSTE KEKULÉ vON STRADONITZ 153
- Page 159 and 160: AUGUSTE KEKULÉ von STRADONITZ 155
- Page 161 and 162: AUGUSTE KEKULÉ vON STRADONITZ 157
- Page 163 and 164: AUGUSTE KEKULÉ vON STRADONITZ 159
- Page 165 and 166: AUGUSTE KEKULÉ von STRADONITZ 161
- Page 167 and 168: DIOMÈDE ROTTIER Décorations : 25
- Page 169 and 170: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE 165 nor
- Page 171 and 172: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE 167 par
- Page 173 and 174: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE 169 tou
- Page 175 and 176: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE T7T On
- Page 177 and 178: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE 173 Sur
- Page 179 and 180: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGHE 175 Rap
- Page 181 and 182: GUSTAVE VAN DER MENSBRUGGUE 177 Sur
- Page 183 and 184: ADOLPHE-EDOUÀRD-THÉODORE PÀULI (
- Page 185 and 186: THÉODORE SWÀRTS (1862) SwARTS, Th
- Page 187 and 188: THÉODORE SWARTS 183 chimie génér
- Page 189 and 190: THEODORE SWARTS 185 scientifiques q
- Page 191 and 192: CHARLES BERGMÀNS (1862) Bergmans,
FRANÇOIS DONN7 139<br />
Auparavant, quitte à intervertir quelque peu l'ordre chronologique,<br />
signalons <strong>de</strong>ux grands mémoires.<br />
C'est le l^"" février 1845 que fut présenté à l'Académie le<br />
mémoire Sur un appareil <strong>de</strong> Thilorier modifié et sur les<br />
propriétés <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> carbonique liqui<strong>de</strong> et soli<strong>de</strong>. La liqué-<br />
faction <strong>de</strong> ce gaz avait donné lieu à un terrible acci<strong>de</strong>nt à<br />
l'École <strong>de</strong> pharmacie <strong>de</strong> Paris : un homme était mort, <strong>de</strong>ux<br />
avaient été grièvement blessés. Donny, toujours plein d'ingé-<br />
niosité, voit tout <strong>de</strong> suite le remè<strong>de</strong>, et à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> son appareil,<br />
il opère avec une sécurité parfaite. « Les faits consignés dans<br />
» ce mémoire », y est-il dit, « étaient enseignés <strong>de</strong>puis longtemps<br />
» dans nos leçons ».<br />
On voit donc ici le rôle du préparateur. Le mémoire est<br />
signé Mareska et Donny, mais il porte, d'une façon indéniable,<br />
le cachet <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier; les méchantes langues disent même<br />
que Mareska se tenait <strong>de</strong>rrière la porte pendant les opérations<br />
<strong>de</strong> son préparateur.<br />
Mareska et Donny déterminèrent à nouveau, et d'une manière<br />
plus précise, les constantes physiques <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> carbonique<br />
liqui<strong>de</strong>; mais il faut bien le dire, Donny ne retira pas lui-même<br />
grand profit <strong>de</strong> son perfectionnement ni <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> habileté<br />
qu'il avait acquise dans ces manipulations difficiles.<br />
MM. Cailletet et Pictet avaient liquéfié les gaz permanents.<br />
Une simple note <strong>de</strong> trois pages, publiée en 1878, vingt-trois<br />
ans après le mémoire précé<strong>de</strong>nt, intervalle pendant lequel<br />
Donny n'avait plus rien produit en ce genre, nous dit :<br />
«... Dans le cours <strong>de</strong> nos recherches, nous avons souvent comprimé, ù plus <strong>de</strong><br />
» 500 atmosphères, l'air contenu dans la partie capillaire du manomètre, et il est<br />
» probable que, sans le savoir, nous y avons plus d'une fois liquéfié ce corps...<br />
» ... L'appareil qui <strong>de</strong>vait nous servir à liquéfier les gaz permanents (1) fonctionne<br />
» par la <strong>de</strong>uxième métho<strong>de</strong>.<br />
» L'appareil n'a jamais été achevé, mais les principrles pièces en ont été forgées<br />
» à Lièg'e dans la fabrique d'armes du Gouvernement... »<br />
La lecture <strong>de</strong> cette note laisse une impression <strong>de</strong> tristesse;<br />
c'est un homme qui avoue avoir eu en mains, vingt-cinq ans<br />
(T) Ces mots ne sont pas soulignés dans le texte original.