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Pou<strong>le</strong>nc écrivit : « Si l’on mettait sur ma tombe : Cigît Francis la Sonate <strong>en</strong> si bémol mineur de Chopin) et Hier étant des<br />

Pou<strong>le</strong>nc, <strong>le</strong> musici<strong>en</strong> d’Apollinaire et d’Éluard, il me semb<strong>le</strong> textes de son amie. Hier est la première mélodie pour laquel<strong>le</strong><br />

que ce serait mon plus beau titre de gloire. » Avec son Pou<strong>le</strong>nc recourt à la veine lyrique qui marquera tant de ses<br />

intellig<strong>en</strong>ce innée de <strong>le</strong>ur œuvre, il illumine ces vers parfois meil<strong>le</strong>ures chansons. Quand il la composa <strong>en</strong> 1931, ses fol<strong>le</strong>s<br />

insondab<strong>le</strong>s qui, par <strong>le</strong>ur force et <strong>le</strong>ur dignité, garantiss<strong>en</strong>t, années étai<strong>en</strong>t derrière lui. Dans cette mélodie, <strong>le</strong> pitre et <strong>le</strong><br />

<strong>en</strong> retour, à son lyrisme de ne jamais verser dans la gueux <strong>le</strong> montre capab<strong>le</strong> de mélancolie, et il choisit <strong>le</strong> sty<strong>le</strong><br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>talité. C’est comme si un merveil<strong>le</strong>ux marché avait d’une boîte parisi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>fumée (plane <strong>le</strong> fantôme de Marie<br />

été conclu <strong>en</strong>tre la tête et <strong>le</strong> cœur, <strong>en</strong>tre l’usage moderne de la Dubas, devancière de Piaf) pour faire sa t<strong>en</strong>dre révélation.<br />

langue et la puissance surannée de la mélodie.<br />

Si <strong>le</strong>s chansons d’Apollinaire sont de terre et d’eau (<strong>le</strong> pavé<br />

Hôtel nous ramène dans <strong>le</strong> Montparnasse d’Apollinaire et de Paris, <strong>le</strong> murmure de la Seine), cel<strong>le</strong>s de Paul Éluard sont<br />

de Pou<strong>le</strong>nc. Au <strong>le</strong>ndemain de la Première Guerre mondia<strong>le</strong>, de feu et d’air. Car force est de reconnaître que Pou<strong>le</strong>nc ne<br />

ce quartier était celui de Picasso et de Derain, de Gris et conçut ses plus grandes mises <strong>en</strong> musique apollinari<strong>en</strong>nes<br />

de Modigliani. Pou<strong>le</strong>nc, inlassab<strong>le</strong> connaisseur et amateur de qu’après être passé par <strong>le</strong> feu affineur de la poésie d’Éluard.<br />

peinture, s’<strong>en</strong>flamma pour <strong>le</strong> bourdonnem<strong>en</strong>t avant-gardiste 1936 fut une année charnière : Pou<strong>le</strong>nc perdit un de ses amis,<br />

du Montparnasse de sa jeunesse. Mais Hôtel ne par<strong>le</strong> pas de <strong>le</strong> compositeur Pierre-Octave Ferroud, dans un macabre<br />

créativité. Bi<strong>en</strong> au contraire, il par<strong>le</strong> de paresse. Et là <strong>en</strong>core, accid<strong>en</strong>t ; une expéri<strong>en</strong>ce mystique au lieu saint de la Vierge<br />

Pou<strong>le</strong>nc était, à <strong>en</strong> croire ses amis, un vrai maître ! L’accord noire, à Rocamadour, <strong>le</strong> poussa à se reconvertir au<br />

initial évoque la première bouffée délicieusem<strong>en</strong>t longue des catholicisme ; son duo scénique avec <strong>le</strong> baryton Pierre Bernac<br />

dangereux plaisirs d’une Gitane. La musique baîl<strong>le</strong>, s’étire, et était bi<strong>en</strong> établi ; et, concernant sa musique voca<strong>le</strong>, Éluard<br />

la fumée s’élève <strong>en</strong> volutes vers <strong>le</strong> plafond, au rythme d’une s’imposa comme un collaborateur prisé. De ces expéri<strong>en</strong>ces<br />

valse <strong>le</strong>ntissime.<br />

naquit un créateur plus grave et plus dévoué, qui avait trouvé<br />

Le chapitre Apollinaire de ce récital se clôt sur la plus <strong>en</strong> Bernac un interprète tout aussi grave et dévoué, à même de<br />

anci<strong>en</strong>ne mélodie pou<strong>le</strong>ncqui<strong>en</strong>ne de ce disque, <strong>le</strong>s Trois donner voix à ce nouveau lyrisme idéaliste.<br />

Poèmes de Louise Lalanne—grâce à ce nom, Apollinaire put Le cyc<strong>le</strong> Tel jour tel<strong>le</strong> nuit compte parmi <strong>le</strong>s plus grandes<br />

se faire passer pour une poétesse dans <strong>le</strong>s pages de la revue réalisations pou<strong>le</strong>ncqui<strong>en</strong>nes de cette époque. Nul<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

littéraire Marges. Mais la paresse de Montparnasse l’emporta découragé par de légères difficultés, <strong>le</strong> compositeur va au<br />

et, pressé par une date butoir, il fouilla dans <strong>le</strong>s notes cœur des poèmes, où Éluard a mis ses expéri<strong>en</strong>ces (voyages,<br />

littéraires de sa maîtresse pour dénicher quelque chose de r<strong>en</strong>contres, amitiés, rêves et, surtout, son amour pour sa<br />

conv<strong>en</strong>ab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t féminin. Sa t<strong>en</strong>dre collaboratrice n’était autre femme Nusch). L’interprétation musica<strong>le</strong> de Pou<strong>le</strong>nc aide à<br />

que <strong>le</strong> peintre Marie Laur<strong>en</strong>cin (1885–1956 ; un de ses ouvrir une porte derrière laquel<strong>le</strong> Éluard, intel<strong>le</strong>ctuel<br />

tab<strong>le</strong>aux orne la couverture de ce <strong>livret</strong>), conceptrice des apparemm<strong>en</strong>t brillant, se montre tel qu’<strong>en</strong> lui-même : un poète<br />

costumes et des décors du premier grand succès de Pou<strong>le</strong>nc, du peup<strong>le</strong>, prodigue chantre de l’amour, des beautés de la<br />

<strong>le</strong> bal<strong>le</strong>t Les Biches, prés<strong>en</strong>té par Diaghi<strong>le</strong>v <strong>en</strong> 1924. nature et de la fraternité humaine. La dernière mélodie de<br />

Laur<strong>en</strong>cin avait été « découverte » avec <strong>en</strong>thousiasme par ce cyc<strong>le</strong>, Nous avons fait la nuit, est l’une des plus grandes<br />

Apollinaire, influ<strong>en</strong>t critique d’art. Dans ce corpus, seu<strong>le</strong> chansons d’amour de toute la musique française ; <strong>le</strong> poème<br />

l’ineptie éclair intitulée Chanson est de lui, Le prés<strong>en</strong>t (où n’est que celui d’un homme expliquant une relation mais,<br />

Pou<strong>le</strong>nc est influ<strong>en</strong>cé par l’implacab<strong>le</strong> dernier mouvem<strong>en</strong>t de illuminé par la musique de Pou<strong>le</strong>nc, il revêt une portée<br />

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