Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
sept cordes ; plus tard, encouragé par son premier succès, il
inventa une guitare à p.077 trente-six cordes, dont les sons, paraît-
il, étaient si doux et si harmonieux qu'on croyait entendre des
voix et des accents célestes. Chen-nong, successeur de Fo-Chi,
fabriqua, lui aussi, une lyre et une guitare qui contribuèrent
puissamment à adoucir les mœurs sauvages, les instincts féroces
de son peuple. Chi-ien, le septième empereur des temps
historiques, aurait, dit-on, composé des morceaux de musique
pour sept instruments, qui reçurent de leur auteur le nom
modeste de Châo-iâo, harmonie qui dissipe les nuages de
l'intelligence. Wen-Wang, père du premier souverain de la
dynastie des Tcheôu, était un musicien remarquable. Confucius,
après avoir entendu une de ses compositions, exécutée sur la lyre
par un artiste célèbre, nommé Siang, a souvent répété à ses
disciples qu'il avait eu toute la peine du monde à empêcher son
âme de passer dans l'instrument, tant il avait été ravi et
enchanté. Enfin, Confucius ne fut pas seulement un grand
philosophe, il était encore, disent ses admirateurs, un artiste, un
musicien consommé.
La conclusion naturelle à tirer de tous ces récits plus ou moins
historiques, bien qu'on les trouve consignés dans l'histoire et
dans les annales de la Chine, serait, à mon avis, que l'art de la
musique put être familier aux premiers empereurs et aux
premiers sages de l'Empire du Milieu : mais, à en juger par l'état
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actuel de la musique chinoise, il serait au moins fort
téméraire d'ajouter que leurs descendants ont hérité de ce
merveilleux talent.
Voilà bientôt dix-sept ans que je voyage, plus souvent qu'à
mon tour, parmi les populations du Céleste-Empire, traversant les
bourgades, les villes, et jusqu'aux plus petits hameaux. Il se
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