Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
s'asseoir, essuyer leur sueur, fumer la pipe et boire le thé. On ne
paie ni en entrant ni en sortant.
Un voisin, riche ou aisé, a-t-il cessé de vivre, ou pour parler le
langage chinois, est-il parti, non seulement la famille s'empresse
d'aller à la pagode de Pamg-Kouang (divinité auxiliaire, secrétaire
de Pluton) pousser des cris de désespoir pour implorer
l'assistance du petit dieu en faveur du défunt, mais elle a hâte d'y
envoyer les Sœurs du Ran-tan-plan. Vouées à toutes les œuvres
de charité comme à toutes les pratiques de piété, ces âmes
d'élite auront plus de puissance sur la divinité, dont elles
obtiendront ce qui serait refusé au commun des mortels.
Le service de huitaine aussi bien que celui du bout de l'an sont
à la charge des Tang-Tang ; toutefois, le nombre des priantes,
pour ces deux cérémonies, ne doit pas dépasser la douzaine ;
ainsi l'a voulu le règlement, peut-être même la sagesse
économique de la famille qui les traite. Ces jours-là on s'en donne
à cœur joie ; le tambour, qui mugit sans désemparer pendant
vingt-quatre heures, les chants glapissants de ces douze voix
cassées par l'âge, p.075 probablement aussi par des solennités de
ce genre trop souvent répétées, subissent une légère interruption
seulement, vers l'heure de midi, et à sept heures du soir,
moments consacrés au dîner et au souper. Le reste de la journée
est scrupuleusement consacré au mort. Demandez aux parents
de celui pour qui on implore la clémence de Pluton, pourquoi ils
confient cette délicate mission à des femmes plutôt qu'à des
hommes : la réponse est toute trouvée : les femmes ne boivent
pas de vin, ne fument point la pipe, mangent peu et demeurent
toute la journée en prières. Plus de prières et moins de frais ! Les
morts et les vivants y trouvent leur compte !
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