Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
craignent au besoin ce proverbe : Ce que femme veut. Dieu le
veut ; les Chinois ne sont pas plus audacieux quand ils entendent
leur vieille mère ou la femme leur souffler tout bas à l'oreille : Ce
que femme exige le mari l'exécute.
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A mesure que les voitures arrivent des quatre points
cardinaux, elles s'arrêtent en dehors du bourg ou de la ville,
assez loin du lieu de l'assemblée, pour ne gêner personne ; les
femmes déjà âgées, celles qui ont perdu le goût de la toilette, se
reposent sur la terre nue, assises sur leurs talons ; on rit, on
babille, on est heureux. Les derniers chariots sont-ils arrivés, les
jeunes femmes ont-elles fini d'ajuster leur sarrau, leur chevelure
surtout, aussitôt on déploie les bannières et les oriflammes... Les
vibrations du tam-tam, mêlées au son des cloches de la pagode,
ébranlent les airs... C'est le moment solennel, le caquetage
cesse... tout le monde est debout, la masse se met en
mouvement. Les chanteuses dont la voix a quelque réputation de
sonorité marchent fièrement en tête de la procession : comme
elles ont l'air heureuses de tenir le chœur ou de frapper sur leurs
petits tambours de basque ! En Chine, comme chez nous, c'est un
honneur insigne de chanter, non pas au lutrin, on n'en connaît
pas l'usage, mais sur la place publique, dans la pagode, aux pieds
des idoles. Celles dont la voix manque de sonorité, parviennent
rarement à s'en consoler ; elles portent envie à leurs compagnes,
parfois même laissent échapper un geste, qui n'est rien moins
qu'un applaudissement. Toutefois, il leur reste, pour se
dédommager d'une humiliation si cruelle, la liberté p.067 et la
gloire de porter bien haut leurs bannières ou d'allumer leurs
paquets de bâtonnets aromatiques.
Je voudrais, ici, ouvrir une longue parenthèse pour vous faire
connaître cette espèce d'encens qui se brûle partout dans les
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