Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
associées. Puis, à mesure que l'existence nationale s'assure, se
fixe et se développe, et que des intérêts différents naissent dans
la destinée commune, la grande association de la patrie se
partage, sans se dissoudre, en associations diverses,
particulières, limitées à un seul objet, ou à un seul lieu, ou à une
seule pensée, parce que tels intérêts définis réclament une
protection plus assidue et plus prochaine que ne peut la leur
accorder la sollicitude trop vaste du pouvoir national.
Ne m'en veuillez pas, mon révérend Père, d'émettre ici cette
théorie et accueillez-la, je vous prie, avec indulgence, car elle m'a
été suggérée par la lecture de votre livre. Ce n'est pas le seul
enseignement qui en ressort. A cet égard vous pouvez quitter
tout scrupule. Vous auriez voulu, me dites-vous, ne pas vous
borner à publier ces p.III lettres telles que vous les avez écrites
autrefois, au courant des événements auxquels vous étiez mêlé,
et d'après les modèles agissants que vous aviez sous les yeux et
dont vous partagiez la vie. Vous auriez voulu classer les faits, les
commenter, les présenter dans leur succession logique plutôt que
chronologique, les ordonner enfin selon un plan d'ensemble qui
aurait offert au lecteur comme la déduction et la synthèse des
enseignements qu'ils portent avec eux. Croyez-moi, mon
révérend Père : c'eût été une peine inutile. J'oserai même vous
dire que pour ma part je regretterais que vous l'eussiez prise. Il
est des cas, et celui-ci, ce me semble, est du nombre, où l'avocat
et le philosophe ne valent pas un bon témoin oculaire.
Et quel meilleur témoin peut-on désirer qu'un missionnaire
catholique dont le dévouement ne connaît aucun obstacle et à qui
son apostolat ouvre tant de cœurs ? Dois-je oublier aussi que les
signalés services rendus par vous à la chose publique vous ont
valu, en Chine, la dignité de Mandarin ? Aussi ne puis-je en rien
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