Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
gens, simples, laborieux, vertueux peut-être, ne lui conviennent
pas.
Le conseil d'administration, aujourd'hui, se compose de
quelques lettrés sans fortune et sans honneur, de plusieurs
mandarins militaires sans place et de deux ou trois chefs de
pompiers. Tel est le personnel de l'état-major. Quand aux simples
fidèles, on ne trouve guère dans leurs rangs que des mariniers,
des joueurs de gobelets, des charlatans, des diseurs de bonne
aventure, des pompiers, de petits marchands forains et des
soldats. Plus les recrues sont malfamées et mieux on les
accueille, pourvu toutefois qu'elles soient, au moins de nom,
disciples du Coran. L'avenir, la sécurité de la société, si suspecte
à l'autorité et aux honnêtes gens, demandent, on le comprend,
des dévoûments et des bras toujours armés pour un coup de
main.
Depuis sept ou huit ans, la confrérie du Tsaî-Ly, à laquelle on
attribue, avec raison, je p.051 crois, un rôle important dans le
drame qui, en 1870, coûta la vie à tant d'innocentes victimes,
s'accroît d'une manière étonnante. Il n'est pas jusqu'aux voleurs
de grands chemins qui ne sollicitent l'honneur d'en faire partie.
Ce n'est plus seulement à Tien-Tsin, qu'elle se propage ; il est
peu de bourgs et de centres de commerce, à trente ou quarante
lieues à la ronde, où l'on ne rencontre en grand nombre les
ceinturons blancs et les figures patibulaires du Tsaî-Ly.
Le Nénuphar, à cause des éléments inoffensifs dont il est
composé, au moins dans la province du Tché-Ly, mérite toute la
sympathie des missionnaires. C'est une mine vaste et riche que
nous exploitons au profit du Ciel et au grand honneur de l'Église,
mais il n'en sera jamais de même, je le crains bien, de
l'association du Beau. Nous sentons instinctivement qu'elle ne
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