Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
ont accepté joyeusement cette obédience, et, s'il le faut, ils p.049
demeureront plutôt quinze jours et quinze nuits sur le Ngieou-
Lang-Chan, que de revenir avant l'entier accomplissement de leur
mission.
La tâche terminée, ils reprennent le chemin de Tien-Tsin, où
les attendent les compliments de leurs chefs. Ceux-ci ont à peine
reçu les bouteilles que, revêtus de leurs habits d'ordonnance, ils
les débouchent respectueusement et en versent le contenu dans
une petite chaudière exclusivement réservée pour cet usage...
Plusieurs paquets de feuilles détachées, par les pèlerins, des
arbres de la montagne, et quelques onces de thé vert sont jetés
pêle-mêle dans la marmite. On allume le feu, et bientôt la
chaudière fait entendre un léger murmure ; c'est l'ébullition qui
commence ; le moment est solennel ! Les feuilles de jujubier et
de thé trottent, sautent et dansent à qui mieux mieux, se
consument, se mêlent les unes aux autres et, bientôt, forment
une sorte de marmelade à laquelle on donne le nom mystérieux
de Mi-Kâo, Compotes spirituelles !
Les pontifes, alors, tirent les confitures de la chaudière, les
font sécher au soleil et les divisent en mille petits morceaux que
les associés du Tsaî-Ly viennent chercher, les uns après les
autres, moyennant la modique somme de mille sapèques par
centième d'once. Ces prétendus talismans, au dire des compères
qui les distribuent, doivent infailliblement p.050 préserver de tous
les maux à venir les heureux mortels qui les ont obtenus ; ils
devraient ajouter que cette distribution leur fournit, à eux, un
moyen facile et honorable de se créer des rentes, sous le prétexte
et à la faveur d'une bénédiction insigne et désintéressée.
La société du Beau n'a pas, comme celle du Nénuphar,
l'habitude de se recruter parmi les populations des champs. Ces
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