Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
future qui aura ses récompenses comme ses châtiments, ils nous
écoutent volontiers et abandonnent généreusement les
extravagances de la Vieille Mère Ou-Chem-Lâo-Mou ; ni le
respect humain, ni la crainte des représailles de leurs anciens
confrères ne les découragent.
Oui, notre Internationale, ici, est un champ immense et fertile,
ouvert aux missionnaires ; je pourrais vous en donner de
nombreux et consolants témoignages.
Le petit hameau où je me trouve en ce moment, n'avait, il y a
moins de six ans, que des adorateurs de Ou-Chem-Lâo-Mou :
aujourd'hui, la plupart d'entre eux ont abjuré l'absurde doctrine
qui les dupa si longtemps. Ils ont récité, à haute voix et sans
trembler, l'exécrable serment qui les liait au Nénuphar et qu'ils
avaient juré de ne révéler à personne. Mes deux cents néophytes
non seulement observent fidèlement les pratiques de la Religion ;
ils p.034 se font encore les apôtres de leurs compatriotes, de leurs
anciens coreligionnaires surtout. La fleur du Nénuphar, grâce à
leur zèle et à leurs habiles expédients, pâlit de jour en jour ici.
« Encore quelques années, disent mes chrétiens, et on ne la
verra plus que dans les lacs et les étangs. »
Vous connaissez déjà le pays de Ou-Kiâo, Mgr Dubar, notre
évêque, prenant la carte de son Vicariat me disait, il y a huit ou
neuf ans :
— Voilà le coin de terre le plus aride du champ qui m'est
confié... Je ne mourrai pas avant de l'avoir défriché ;
c'est mon devoir 1 .
1 Le prélat, s'il lui avait été donné de connaître l'avenir, n'aurait pas manqué de dire
qu'il mourrait après l'avoir conquis à JÉSUS-CHRIST, et que sa dernière bénédiction
comme sa dernière prière seraient pour la chrétienté de Ou-Kiâo.
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