Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
voilà leur but ; mais, à moins qu'ils n'aient une injure personnelle
à venger, une haine à assouvir, la rage de nos maçons chinois ne
s'attaquera jamais aux missionnaires et aux chrétiens plutôt
qu'au reste des hommes.
C'est l'occasion ou jamais de vous dire ce que je pense de
certains voyageurs européens qui affirment, sans contrôle, que
les loges maçonniques bâties dans les ports ouverts aux
étrangers, comptent parmi leurs habitués un grand nombre de
Chinois distingués par leur rang et leur fortune. Jusqu'à preuve
du p.031 contraire je ne crains pas d'avancer qu'ils se trompent
étrangement, et ne connaissent pas le caractère, les préjugés et
l'exclusivisme des habitants du Céleste-Empire. Les Chinois,
surtout ceux qui comptent parmi les notables ou les lettrés, sont
trop antipathiques à tout ce qui n'est pas de création indigène
pour admettre jamais les Européens dans l'intimité de leurs
secrets, ou se laisser initier à ceux de l'internationale d'Occident ;
et, quand même les sociétés maçonniques se donneraient la
peine de faire, parmi eux, une propagande active, séduisante,
elles peuvent s'attendre d'avance à en être pour leurs frais ; tout
au plus recruteront-elles quelques prosélytes intéressés, parmi
les employés subalternes de leurs maisons de commerce.
Quand les chefs de section apprennent que quelqu'un de leurs
disciples a embrassé ou se propose d'embrasser la religion
chrétienne, ils ne manquent pas, vous le pensez bien, de tenter
une démarche pour le faire renoncer à une résolution qui
compromet et les secrets et l'honneur du Nénuphar ; mais,
généralement, cette démarche se fait sans bruit et sans
amertume et, si elle échoue, les décurions lèvent le siège et ne
reparaissent plus. Peut-on être de meilleure composition ?
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