Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
campagnes à la recherche de ces petits conscrits, et malheur aux
enfants qui se sont aventurés dans la plaine ! Les commis-
voyageurs du Nénuphar tombent sur cette proie facile, font leur
choix parmi ceux qui sont trop jeunes encore pour se souvenir du
nom de leur village, et s'enfuient à la faveur de la nuit. Les
enfants volés au Chan-tong sont emportés au Ho-nan, ceux du
Ho-nan au Chan-si, ou au Tché-ly, souvent même plus loin ; et
comme la police chinoise se fait de la manière la plus inepte, les
crimes sont rarement découverts. Si, par le plus extraordinaire
des hasards, un de ces misérables est surpris en flagrant délit ou
arrêté en chemin, il se gardera bien de trahir ses confrères... Il
sait, d'ailleurs, qu'en se disant p.015 envoyé et payé par des
étrangers, son crime embarrassera moins l'autorité locale et finira
peut-être par trouver grâce devant les tribunaux. Ce sont les
Européens, les Missionnaires qui, après l'avoir séduit à prix
d'argent, l'ont chargé pour leur propre compte de cet affreux
commerce. Les officiers et les juges, le plus souvent, savent à
quoi s'en tenir : mais il en est qui seront heureux pour l'honneur
de la Chine et pour la honte des étrangers, d'avoir à proclamer la
barbarie des nations de l'Occident. Généralement, ces enfants
volés reçoivent une éducation nénupharienne si soignée, qu'ils
deviennent les colonnes de la Société, ses agents et ses
émissaires les plus discrets et les plus infatigables.
Hiérarchie, promesses, etc. — La Société du Nénuphar a sa
hiérarchie militaire et administrative, comme si, au premier jour,
elle devait prendre en main les rênes du gouvernement.
Les initiés sont connus sous les noms de Haô-ché (expert dans
les rites) ; les chefs de section, sorte de sous-préfets, portent le
nom de Fâ-ché (docteur des lois) ; le préfet, celui de Y-ché
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