Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

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Associations de la Chine — Avez-vous entendu, lui crie Mong-Tchang-Kiün' ? Le coq a chanté ; ouvrez-moi la porte, s'il vous plaît. Le gardien avait les yeux gros et bouffis par le sommeil. — Maudit coq, grommelait-il entre ses dents ; c'est à peine si j'ai eu le temps de fermer l'œil. Enfin, fidèle à sa parole d'honneur, il ouvre la porte et souhaite toutes les prospérités au voyageur. Quelques jours après cette escapade, on apprenait à la Cour, qu'un chevalier d'industrie, revêtu des habits royaux et escorté de deux cents gardes-nobles, venait de tromper, dans les deux provinces méridionales du royaume, les officiers du gouvernement et le peuple, qui lui avaient ouvert les caisses publiques et payé de fortes contributions. — Vite on mit un corps de cavalerie à sa poursuite, mais l'intrus était déjà à deux cents lieues du théâtre de ses exploits. p.309 La fête de Mong-Tchang-Kiün' se célèbre le sixième jour de la septième lune. A minuit, quand les profanes sont endormis, les disciples de Mong-Tchang-Kiün' déjà échauffés par le vin de sorgho, exécutent une danse furibonde, en imitant le chant du coq, et en criant : — Vive la peau de renard ! Vive le prince Mong ! Puis, ils renouvellent leurs vœux de fidélité à la Société, se promettant mutuellement une éternelle amitié et se séparent sans bruit. Si mes lettres ont eu quelque mérite, ce n'est pas celui de la brièveté. Vous apprendront-elles, du moins, des choses que vous ignoriez ? J'ai lieu de l'espérer. Mais quelles impressions mes 246

Associations de la Chine récits auront-ils laissé dans votre esprit ? Je ne saurais le dire. J'aime à me flatter, pourtant, que vous direz avec moi : « Quel dommage que ce peuple innombrable, d'ailleurs d'un instinct religieux et d'une moralité incontestables, si sobre et si modéré jusque dans ses vices et dans ses appétits désordonnés, ne soit pas chrétien ! » Priez avec nous pour qu'il le devienne, et, alors, ces associations malsaines, il est vrai, mais qui sont tout au plus des jeux d'enfants, si on les compare à celle de vos francs-maçons et de vos nihilistes d'Europe, disparaîtront ; ces confréries religieuses, sans divinité déterminée comme sans croyances certaines, s'inspirant et se vivifiant au souffle de la Foi, n'auront p.310 bientôt plus rien à envier à vos pieuses congrégations de France ; ces institutions philanthropiques, sans vitalité comme sans but, dérisoires dans leur caractère et puériles dans leur fonctionnement, se métamorphoseront au profit des pauvres, des déshérités de la fortune. @ 247

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récits auront-ils <strong>la</strong>issé dans votre esprit ? Je ne saurais le dire.<br />

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dommage que ce peuple innombrable, d'ailleurs d'un instinct<br />

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jusque dans ses vices et dans ses appétits désordonnés, ne soit<br />

pas chrétien ! »<br />

Priez avec nous pour qu'il le <strong>de</strong>vienne, et, alors, ces<br />

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jeux d'enfants, si on les compare à celle <strong>de</strong> vos francs-maçons et<br />

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bientôt plus rien à envier à vos pieuses congrégations <strong>de</strong><br />

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sans but, dérisoires dans leur caractère et puériles dans leur<br />

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