Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
auprès du Siü-tâ-jen, et demandez-lui à quel titre il
réclame son argent, son Tien-Chia-Paô (Univers) et ses
lettres. Est-ce à titre d'objets volés... ou bien à titre
d'objets perdus ou égarés par la négligence du
commissionnaire ?
Ma réponse était bien simple... D'ailleurs, je n'avais pas à
choisir ; le principal pour moi n'était pas de faire arrêter et
condamner les voleurs, mais de retrouver mon argent. Pour
prévenir toute espèce de malentendu, je dictai à mon lettré la
lettre suivante :
« Au vieux frère, salut :... Bien qu'étranger au pays
comme à ses usages, le soussigné ne saurait ignorer que
dans une localité aussi bien famée que celle de Lien-
Tchen, près de l'habitation fortunée du Président des
lettres, Kho-sain-Yé, personne n'a jamais été victime
d'un vol : aussi est-ce p.305 purement et simplement, à
titre d'objets perdus par l'incurie ou la maladresse de
mon commissionnaire, que je redemande ce qu'il a égaré
ou peut-être oublié, soit sur les bords du canal impérial,
soit au dehors du noble bourg de Lien-Tchen.
Vingt-quatre heures ne s'étaient pas écoulées, que la besace
du vieux Tchang était remise à mon homme d'affaires, par une
vieille de soixante-seize ans, nommée Léou-sé. En revenant du
marché, elle avait aperçu, près du canal impérial, un paquet
auquel personne ne faisait attention... Et c'est en se traînant
péniblement, appuyée sur son bâton, qu'elle avait eu le courage
d'aller le ramasser... L'honnêteté de la vieille païenne Léou-sé,
sans mériter le prix Monthyon, était pourtant digne de quelques
éloges : on ne les lui épargna pas. Mais le Président Kho-sain-Yé
ayant fait observer que cette pauvre femme n'avait pour vivre
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