Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
sagesse et de la sévérité de leurs règlements. Sans nul doute
mes taëls, mon journal et mes lettres sont entre leurs mains... En
pareil cas, avant de faire le moindre bruit, la moindre démarche,
avant de crier sur les toits que vous êtes volé, il est un détail,
une rubrique indispensable à observer, si vous tenez à recouvrer
votre bien.
Les Chefs aussi bien que les membres actifs p.302 de la Société
du Siaô-Lue, savent bien qu'ils n'ont rien à craindre du paysan
qui va vendre ses légumes ou sa toile, au marché ; du petit
marchand, qui n'a pas d'amis influents et moins encore des
étrangers qui sont de passage, et ne connaissent personne dans
la localité. Mais ils n'ignorent pas que, s'il leur arrivait de
dévaliser le cocher, le domestique ou le commissionnaire de
quelque maison riche et bien posée dans le pays, la chose n'en
resterait pas là. Aussi tout est prévu avec une prudence et une
sagesse dignes d'une meilleure cause. Avant de se livrer à leur
trafic occulte et de prendre en main le gouvernement de la
société, ses fondateurs se présentent chez des notables de
l'endroit, dont le caractère est réputé le plus accommodant, ou
comme nous dirions en français, le plus « libéral ». Ils lui
exposent leur projet et invoquent sa haute protection... N'allez
pas croire que ce patronage consistera à se faire chef de voleurs,
à partager les profits, à défendre et protéger les membres de la
Société des filous... Non... Un homme issu d'une famille
honorable, portant un nom qui, jadis, fut respecté dans le pays,
auquel il ne manque à peu près rien, pour être complet, que des
écus, se cabrerait devant une pareille proposition. Avant tout, il
doit tenir son écusson à la hauteur du nom et de la gloire de ses
ancêtres. Ce n'est donc pas là le but du protectorat, occulte p.303
d'ailleurs, qu'on lui demande. Voici simplement la mission dont on
le supplie de se charger. Si quelques personnes de ses amis ou
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