Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
lingots qui ne leur ont coûté qu'un peu d'audace, et leur
permettent de vivre en paix, dans leurs foyers, jusqu'au
retour de l'automne p.289 suivant. Que voulez-vous ?
C'est un métier comme un autre, peu honorable, je
l'avoue, mais qui ne porte préjudice qu'à quelques
richards assez cossus pour être exploités. En tout cas,
que nous importe, à nous, qu'ils exercent cette
profession ou qu'ils en exercent une autre plus
honorable ? Sur la route, ils n'inquiètent personne ; dans
les auberges, ils sont polis, paient bien leur écot, et ne
vous quittent jamais, sans vous laisser une parole de
bonne amitié... Pourquoi se mêler de leurs affaires,
quand on n'est point payé par le gouvernement pour
faire la police ? En France, avez-vous aussi de ces
aventuriers, de ces moissonneurs qui, ne voulant plus se
contenter de la condition de travailleurs, dans laquelle ils
sont nés, convoitent et s'approprient, à main armée, les
trésors des riches ? En Chine, cet amour du bien-être,
cette soif des jouissances matérielles étaient inconnus, il
y a un siècle. Les vieillards en rendent témoignage.
Aujourd'hui, disent-ils, la raison et la sagesse semblent
nous avoir abandonnés... que dirait le grand philosophe,
lui qui passa sa vie tout entière à rectifier les mœurs, à
prêcher la justice, l'obéissance et la pratique des vertus,
si longtemps en honneur dans notre pays ?...
La seconde corporation musulmane est appelée par le peuple :
Yen-Lue-tze, Société des ânes marchands de sel, probablement
parce p.290 que les hommes qui la composent, sont moins
nombreux et y jouent un rôle moins important que les baudets.
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