Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne
Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne
Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
<strong>Associations</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong><br />
avant J. C. Ses tristes exploits, que les conteurs chinois débitent<br />
sur les p<strong>la</strong>ces publiques et dont le récit seul fait dresser les<br />
cheveux sur <strong>la</strong> tête, ont probablement saisi l'imagination <strong>de</strong>s<br />
Frères <strong>du</strong> Kan-Taô-Hoei. Ils préten<strong>de</strong>nt que Kiou-ien-Kho, au<br />
moment où il al<strong>la</strong>it être pris et décapité, se changea en hibou,<br />
s'envo<strong>la</strong> et disparut sans qu'on l'ait jamais revu. La vérité, au<br />
contraire, est qu'il fut pris tout vivant avec <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s bandits<br />
p<strong>la</strong>cés sous ses ordres et fut ensuite décapité, coupé en<br />
morceaux et jeté en pâture aux oiseaux <strong>de</strong> proie.<br />
Les Frères <strong>du</strong> Kan-Tâo-Hoei célèbrent <strong>la</strong> fête <strong>de</strong> leur patron le<br />
vingt-huitième jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinquième lune. La seule particu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong><br />
cette solennité, c'est que, avant d'aller brûler <strong>de</strong> l'encens aux<br />
pieds <strong>de</strong> l'image <strong>de</strong> Kiou-ien-Kho, les sociétaires doivent tous<br />
nettoyer et aiguiser leurs sabres. On dit que cette démonstration<br />
réjouit l'âme <strong>de</strong> leur divin patron, en lui rappe<strong>la</strong>nt ses anciens<br />
exploits.<br />
p.287<br />
Les musulmans <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, d'accord en ce<strong>la</strong> avec l'esprit<br />
général <strong>de</strong> l'Is<strong>la</strong>misme, sont loin d'avoir <strong>la</strong> réputation <strong>de</strong> gens<br />
paisibles et honnêtes. Depuis quelques années, ceux <strong>du</strong> Tché-Ly<br />
ont formé <strong>de</strong>ux sortes <strong>de</strong> corporations qui comptent, chacune,<br />
plusieurs milliers <strong>de</strong> dévoûments. L'une se nomme corporation<br />
<strong>de</strong>s portefaix, sans doute parce que, après avoir fait leur<br />
campagne et vidé les coffres <strong>de</strong>s riches, les confrères rapportent<br />
fidèlement dans leurs foyers, les lingots qu'ils ont ramassés dans<br />
le cours <strong>de</strong> leur campagne.<br />
La corporation <strong>de</strong>s portefaix est simplement une société <strong>de</strong><br />
bandits qui, par un certain reste <strong>de</strong> délicatesse pour leurs<br />
compatriotes, peut-être aussi, par crainte <strong>de</strong> pratiquer moins<br />
aisément leurs évolutions dans leur propre pays, s'expatrient tous<br />
les ans et s'en vont au Ho-nan où les atten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s amis ou <strong>de</strong>s<br />
229