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Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

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<strong>Associations</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong><br />

Allez acheter une livre <strong>de</strong> sucre chez l'épicier, entrez dans <strong>la</strong><br />

boutique d'un perruquier, les Frères <strong>du</strong> Sabre vous y ont<br />

<strong>de</strong>vancé. Ils sont là à bâiller et à flâner. Jamais ils ne vous<br />

avaient vu ; l'épicier et le barbier leur sont inconnus ; peu<br />

importe : quand vous tirerez votre bourse pour payer, n'ayez pas<br />

l'impru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> marchan<strong>de</strong>r, autrement les Frères <strong>du</strong> Sabre vous<br />

donneront une leçon qui vous coûtera cher.<br />

— Vous voulez donc, diront-ils, p.279 ruiner les<br />

marchands, anéantir le commerce ?<br />

N'allez pas riposter, car les coups <strong>de</strong> poings vous tomberaient sur<br />

le dos dru comme grêle, et vous auriez encore, par <strong>de</strong>ssus le<br />

marché, à dédommager ces bons Frères <strong>de</strong> <strong>la</strong> peine qu'ils se<br />

seraient donnée à vous assommer. Ce fait n'est pas chimérique ;<br />

<strong>de</strong>rnièrement, dans le bourg <strong>de</strong> Long-Ping, mon catéchiste faillit<br />

en faire, à ses dépens, <strong>la</strong> douloureuse expérience ; si je n'avais<br />

pas été à portée <strong>de</strong> voler à son secours, il eût été roué <strong>de</strong> coups<br />

et débarrassé <strong>de</strong> ses sapèques.<br />

C'est surtout dans les auberges qu'on rencontre ces parasites.<br />

Ils sont là assis à une table <strong>de</strong> jeu. Tout en faisant leur partie, ils<br />

ont l'œil sur les voyageurs qui arrivent ; quelques-uns même,<br />

sous le prétexte <strong>de</strong> rendre service à l'aubergiste, se mettront à <strong>la</strong><br />

disposition <strong>de</strong>s étrangers avec lesquels, à force <strong>de</strong> bons procédés,<br />

on liera bientôt amitié. Quand le voyageur sera remis <strong>de</strong> ses<br />

fatigues, que le bol <strong>de</strong> riz, ou Tchang-mien, complément<br />

indispensable <strong>du</strong> souper, sera avalé, le frère <strong>du</strong> Kan-tâo-Hoei<br />

passe avec ses nouveaux amis dans <strong>la</strong> salle <strong>du</strong> jeu. On regar<strong>de</strong><br />

d'abord, on fume, on jase. Peu après on s'assied avec les autres,<br />

et <strong>la</strong> nuit se passe à jouer. Au début, ce sont les nouveau-venus<br />

qui gagnent. Cet encouragement les met en haleine ; mais quand<br />

le chant <strong>du</strong> coq se fait entendre pour <strong>la</strong> p.280 troisième fois, et que<br />

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