Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
— Mon nom ? C'est celui de l'Empereur. Tâ-Hoâng-ti
Tang-Kia-tze.
Comme vous le voyez, les mendiants des grandes villes se
donnent un air de bourgeois qui ne manque ni de prétention ni
d'orgueil.
Leurs confrères des campagnes, au p.263 contraire, paraissent
s'abuser beaucoup moins sur leur valeur morale et leur condition
sociale. Au lieu de se faire gouverner par un roi, ils se choisissent
simplement un chef quelconque, un Président ; ont-ils deviné
d'instinct et adopté sans les discuter, vos grandes idées
républicaines ? Cela n'est pas impossible ; mais ils doivent,
depuis longtemps déjà, s'en mordre les poings, car leurs
Présidents sont bien autrement exigeants, hautains et
impitoyables que le roi des mendiants bourgeois.
Voyageant ordinairement par petites escouades de six ou huit,
ils se divisent en deux bandes à l'approche des villages. Les
moins alertes, surtout s'ils ont une bonne voix et de l'audace,
s'avancent alors au cœur du hameau et font entendre leurs cris
de détresse, cris lamentables, qui au lieu de toucher les cœurs ou
d'exciter la curiosité des villageois, les fait, assez souvent, rentrer
au logis et fermer les portes, non pas à double tour de clef,
puisqu'elles n'ont pas de serrure, mais à double barre de bois.
Les chiens seuls sortent de leur retraite, entourent les étrangers,
aboient, menacent de les dévorer, sans leur faire perdre
toutefois, le but de leur visite ; nos voyageurs n'en sont pas à
leur coup d'essai ; ils connaissent les usages et les mœurs du
pays... et savent que les chiens, tout aussi bien que leurs
maîtres, font toujours plus de bruit que d'effet.
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Mais, pendant que les mendiants et les chiens exercent
ainsi leurs poumons à qui mieux mieux, et que les habitants du
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