Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne
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<strong>Associations</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong><br />
Dans les gran<strong>de</strong>s villes, les mendiants, disent les Chinois, sont<br />
nombreux comme <strong>la</strong> vermine. Ils ont un chef qui se fait appeler<br />
pompeusement Prince <strong>de</strong>s vagabonds, et dont les ordres sont<br />
ponctuellement exécutés. C'est lui qui règle leurs évolutions<br />
quotidiennes, les divise en compagnies commandées par <strong>de</strong>s<br />
centurions ou <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> file dont l'autorité fait loi. Chaque<br />
troupe a son quartier, et malheur à elle si quelqu'un <strong>de</strong> ses<br />
membres s'avisait d'empiéter sur le terrain <strong>de</strong>s autres ! L'heure<br />
<strong>du</strong> départ, celle <strong>du</strong> retour, le cri ou le chant qu'ils doivent<br />
entonner pour faire appel à <strong>la</strong> charité publique, l'attitu<strong>de</strong> à<br />
observer quand ils éprouvent un refus, le gîte où ils doivent<br />
passer <strong>la</strong> nuit, l'heure <strong>du</strong> coucher et celle <strong>du</strong> p.2262 lever, tout est<br />
réglé comme <strong>du</strong> papier <strong>de</strong> musique, et le mot d'ordre trouve peu<br />
<strong>de</strong> récalcitrants.<br />
La mendicité, on peut le croire, ne fut pas toujours en <strong>Chine</strong>,<br />
le résultat <strong>de</strong> <strong>la</strong> débauche, <strong>du</strong> jeu ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> fainéantise.<br />
Aujourd'hui encore, par un reste <strong>de</strong> tradition qui honore le<br />
Souverain <strong>du</strong> Céleste-Empire et relève <strong>la</strong> condition <strong>du</strong> pauvre, Sa<br />
Majesté ne sort jamais <strong>de</strong> son pa<strong>la</strong>is, soit pour se rendre à <strong>la</strong><br />
sépulture <strong>de</strong> ses ancêtres, soit pour aller au temple <strong>du</strong> Ciel offrir<br />
<strong>de</strong>s sacrifices, sans être escortée <strong>de</strong> plusieurs centaines <strong>de</strong><br />
mendiants revêtus <strong>de</strong> longues robes jaunes que les officiers <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
cour leur ont distribuées pour <strong>la</strong> circonstance, et qui, sans cacher<br />
ni leur figure dégradée, ni leurs cheveux mal peignés, ont <strong>du</strong><br />
moins l'avantage <strong>de</strong> couvrir les haillons, ou plutôt les <strong>la</strong>mbeaux<br />
<strong>de</strong> nattes, qui font tout leur accoutrement Ce sont eux qui<br />
portent les drapeaux, les orif<strong>la</strong>mmes, les inscriptions d'honneur<br />
et les tam-tam. Deman<strong>de</strong>z alors à quelqu'un d'entre eux quel est<br />
son nom <strong>de</strong> famille, il vous répondra en se drapant dans son<br />
habit jaune :<br />
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