Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
veilleurs eussent proféré un cri ; aussi ne connûmes-nous
l'événement que quand le soleil fut levé et les portes de la ville
ouvertes.
Les brigands avaient eu le temps de faire six bonnes lieues,
lorsque le mandarin, escorté p.258 de la gendarmerie et de deux
cents prétoriens en armes, se rendit solennellement au faubourg,
pour y constater la nature du dégât.
A peine le magistrat fut-il entré dans le magasin pillé, que le
marchand et son commis se jettent à ses pieds, le premier
poussant des cris de désespoir et présentant au sous-préfet la
liste des lingots et des ballots qu'il a perdus.
— Vous qui êtes le père et la mère du peuple, lui dit-il,
ayez pitié de moi. Quatre cents taëls et dix-huit pièces
de soie m'ont été volés ; c'était toute ma fortune, je suis
ruiné !
— Pourquoi t'affliger ainsi, répond le mandarin, le
malheur n'est pas sans remède, inutile de prendre du
chagrin pour si peu de chose ; tiens, va te consoler un
instant chez le voisin ; j'ai besoin d'être seul ici avec ton
commis.
Le marchand ne tient pas à sortir, son employé est jeune,
inexpérimenté, il sera incapable de donner des renseignements
précis... Pour couper court à toutes ses récriminations, le chef de
la gendarmerie le prend par le bras, le pousse dans la rue et
ferme la porte... Bientôt, commence à huis-clos l'interrogatoire
du commis.
— Toi, jeune homme, lui dit le sous-préfet, quel intérêt
as-tu à mentir ? Ni l'argent ni la soie ne t'appartiennent ;
voyons, dis-moi : en quel endroit de la maison avez-
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