Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
Les malades et les curieux arrivent bientôt. Notre Esculape,
alors, de se lever doucement pour recevoir les souhaits de
bienvenue qu'on lui apporte... Les compliments terminés, on
parle de la pluie et du beau temps. Puis, quand tout le village est
là, rangé en cercle autour de la brouette, le docteur s'assied sur
l'herbe si c'est en été, ou sur la poussière et le sable, si l'automne
a pris la place des beaux jours. Le public en fait autant, sauf les
femmes, partout condamnées par l'usage, à demeurer debout et
à l'écart, et la séance commence par un discours qui fait ouvrir
les oreilles aux auditeurs. Puis, au milieu du feu de sa harangue,
le médecin se lève, considère les tempes de celui-ci, tire les
doigts à celui-là pour voir si les articulations fonctionnent bien,
tâte le pouls à un troisième, se fait raconter p.249 l'historique de sa
maladie, la tête appuyée sur ses deux mains pour mieux saisir les
détails... Enfin arrive le côté pratique de la réunion, la distribution
et la vente des médicaments.
Je ne vous dirai pas que j'ai ces sortes de médecins en grande
estime ; mais, pourtant, ils sont loin de m'être antipathiques. On
leur reproche d'être des chevaliers d'industrie qui trompent les
âmes simples et naïves ; c'est possible, mais ce qui est vrai aussi,
c'est que, s'ils sont incapables de faire du bien aux malades, ils
ont du moins la certitude de ne jamais leur faire du mal... Leurs
pilules sont faites de farine de froment, sucrées et aromatisées ;
leurs emplâtres sont un composé de pâte-de jujube ou de gelée
de coing ; avec cela que peuvent donc tant redouter les
malades ?
Mais vous me demandez s'ils sont d'honnêtes gens... Sans
doute, ces bons frères de la médecine ambulante ne réunissent
pas toujours assez de qualités et de vertus pour mériter, sans
réserve, la réputation de médecins irréprochables. Maïs, sans être
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