Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
— Tsaô-wang-yé, ne dis pas de mal de nous ; l'an
prochain, nous serons meilleurs.
Comme vous le voyez, rien de plus simple et de plus expéditif
que cette pratique de dévotion.
IV. Chemg-y-Hoei, Société des médecins-marchands
La médecine officielle, celle que les Chinois nomment
pompeusement Médecine savante, n'a pas encore réussi à se
faire admirer des Européens. Est-ce une affaire de parti-pris chez
nous, ou bien faut-il en faire retomber la faute sur les préjugés,
trop souvent systématiques, qui nous aveuglent à l'endroit des
Chinois ? Sans trancher cette question, qui offre bien quelques
difficultés, je me contenterai de vous exposer sur les médecins du
pays que j'habite, mon opinion personnelle.
Le moindre hameau compte souvent deux ou trois demi-
lettrés, qui, sans vergogne, se disent expérimentés dans l'art de
la médecine, et réussissent presque toujours à se faire accepter
comme tels par l'opinion publique. Un jour, ayant reçu la visite
d'un de ces Hippocrates improvisés, j'eus la curiosité de lui
demander dans quelle académie médicale il avait fait ses études.
— Le grand homme d'Occident, me répondit-il en riant,
connaît bien mal les p.244 médecins de notre pays. Pour
exercer cette profession, il suffit de ne pas savoir
labourer la terre, de n'avoir aucune aptitude pour le
commerce, de posséder une robe en percaline, de porter
à la main, en tenant le coude un peu éloigné du corps,
une longue pipe et une énorme blague en cuir verni,
d'avoir à sa boutonnière, non pas la rosette de la légion
d'honneur, mais un tout petit peigne en ivoire, destiné à
196
@