Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
Si vous n'avez pas oublié la fête des lanternes, vous savez que
toutes les divinités, détachées aux différents postes qui leur sont
confiés ici-bas, remontent à l'Olympe, à la fin de l'année, soit
pour rendre compte de leur mission, soit pour célébrer ensemble
le nouvel an.
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C'est le vingt-troisième jour de la douzième lune que
Tsaô-wang-yé se met en route. Vous croiriez peut-être que son
départ et son absence vont être salués avec enthousiasme par les
cuisinières, devenues ainsi libres, pendant quelques jours, de se
chicaner entre elles ou de montrer les dents à leur belle-mère,
sans craindre le contrôle du dieu. C'est tout le contraire qui a lieu,
assure-t-on. Ce jour-là est un jour d'inexprimables angoisses
pour les brus aussi bien que pour les belles-mères. On va savoir
là haut toutes les fautes de l'année ; leur mauvaise humeur, leurs
jalousies, leurs chicanes et leurs petites haines. Il n'y a qu'un
moyen de parer aux éventualités et de sauver son honneur, c'est
de gagner les bonnes grâces du dieu. Voici comment on procède
pour y réussir.
A peine le jour a-t-il paru, la cuisinière, avant même d'avoir
songé à faire le déjeuner de la famille, prépare une sorte de
bouillie gluante. Quand la colle est cuite à point, elle en prend à
l'aide d'un pinceau, et, à trois reprises différentes, frotte la
bouche de Tsaô-wang-yé dont l'image enfumée se trouve sur le
mur, à la hauteur de la main. C'est lui dire familièrement qu'il ait
à ne rien révéler des secrets et des peccadilles de la maison.
Mais, comme cette manière de lui imposer silence, pourrait bien
paraître quelque peu irrévérencieuse, la ménagère à hâte de se
jeter à ses pieds et, de lui p.243 adresser, en se frappant le front
contre terre, la petite recommandation suivante :
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