Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne
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Associations de la Chine Cette légende, qui n'est pas sans crédit auprès d'un grand nombre de lettrés, vous réconciliera, sans nul doute, avec cette civilisation de la Chine, dont on vous a dit tant de mal, et Yu- Hoâng demeurera dans vos souvenirs comme un homme vertueux, comme un père p.238 de famille, digne d'avoir donné le jour à des enfants dont la vie si pure a éternisé la mémoire. Mais la version la plus vraisemblable, est que Yu-Hoâng fut un riche et puissant mandarin. Il avait neuf filles. Au lieu de donner sa fortune à un fils adoptif qui eût perpétué son nom, il réclama de l'empereur l'autorisation d'en disposer en faveur de ses propres enfants. La loi s'y opposait, le Souverain fit des difficultés. Enfin, un décret impérial lui accorda ce qu'il sollicitait. « La conduite de Yu-Hoâng, dit son historien, est une grande leçon pour nos législateurs. Puissent-ils en tirer la conclusion pratique qui en découle, et faire disparaître du Droit public une loi qui fait la honte de notre pays ! » Ce passage de la vie de Yu-Hoâng suffit pour expliquer les sympathies que les associations dotales, les jeunes filles et les femmes mariées ont vouées à sa mémoire. Vienne vite le temps marqué par la Providence pour la conversion de la Chine ! Alors, le christianisme fera ce que ses sages et ses hommes vertueux ont été impuissants à réaliser, il rendra à la femme la place et les droits qui lui appartiennent. Patron de la Confrérie des Œufs et des Poulets. — Il fallait à cette petite et ténébreuse société, un patron choisi entre mille, un dieu indulgent et compatissant, qui, sans encourager p.239 les larcins, pût consentir pourtant à fermer les yeux sur un péché que la détresse et la fragilité humaine sembleraient recommander à son indulgence. 192
Associations de la Chine L'unanimité des suffrages a désigné le dieu de la marmite, Tsaô-Wang-Yé, pour protecteur et patron officiel. N'allez pas croire que le titre de « dieu de la marmite » ait été décerné à ce haut personnage par quelque fantaisiste désireux d'amuser le public à ses dépens. Pas du tout, son image est collée dans toutes les cuisines des païens, juste sur le fourneau, et en face de la place qu'occupe la cuisinière, quand elle fait ses ragoûts et son brouet. Voilà la raison pour laquelle il est appelé « dieu de la marmite ». Son nom, sur la terre, était Tchang-Kong, et sa patrie, la sous- préfecture de Ching-Tang-Chien, située dans la partie occidentale du Tché-Ly. Riche et savant, Tchang-Kong eut un mérite bien rare parmi les hommes de sa condition, celui d'une profonde humilité et d'une incomparable modestie. Sa famille, très nombreuse, était-elle en désaccord, c'était lui qui réconciliait les mécontents. Si on l'injuriait, ce qui arrivait fréquemment, il gardait toujours le silence. Se sentait-il ému et sur le point de s'abandonner à la colère, il prenait alors un pinceau et traçait quelques sentences sur le papier. Dans le cours de sa vie, Tchang-Kong p.240 rédigea ainsi cent petits manuscrits, que l'on conserve encore dans sa ville natale. C'est une justice à rendre aux Chinois ; leur choix est judicieux, car, chez eux, la discorde, les mésintelligences, les haines et les rixes n'ont presque jamais d'autre cause que les intérêts matériels. Un voisin ne vient vous chercher querelle que parce que vous avez labouré trop près de son champ ou de son cimetière... Un associé de commerce, en qui vous aviez mis toute votre confiance, dont vous avez pris les intérêts à l'égal des vôtres, viendra vous accuser d'un détournement de fonds, si l'entreprise commerciale ne réalise pas les bénéfices qu'il en 193
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