Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
assise sur ses talons, dans un coin de la cuisine, ou à la porte de
la maison, avalait deux ou trois verres d'eau froide, en guise
d'apéritif, et se contentait de deux ou trois tasses de maïs
assaisonné de quelques mauvaises herbes ou racines salées.
C'était invariablement tout le menu des fêtes aussi bien que des
jours ordinaires.
p.230
En théorie, rien n'est changé aujourd'hui. Le cérémonial
des rits n'a subi aucune réforme et fait toujours l'admiration des
lettrés et des grands. Toutefois, soit par un sentiment d'équité et
de bon sens, de la part de la famille, soit plutôt par les habiles et
persévérantes manœuvres de la femme, l'ancien système a perdu
une grande partie de ses prétentions, et, à l'heure qu'il est, la
femme, on peut l'affirmer, a conquis partout, au foyer comme
dans la société, un rang qui, tout en laissant encore à désirer,
n'est pourtant plus le rang de l'esclave.
On trouve encore des parents qui, sous l'influence alcoolique
du vin de sorgho, peut-être même dans un moment
d'enthousiasme inconsidéré, s'engagent, par écrit ou par
serment, à des alliances dont les contractants ne sont pas encore
nés. Mais ces folies sont rares de nos jours.
Pas plus qu'autrefois, la fille n'a droit à sa part de l'héritage ;
mais les parents, plus humains et plus sensés que la loi, savent
généralement suppléer à ce vice de leur code civil, en lui
préparant de longue date, un petit avoir pécuniaire, un ducaton
qui suffira à son entretien et à ses menues dépenses quand la
mort lui aura ravi son père et sa mère. Je dois ajouter que les
beaux-pères et, chose plus merveilleuse encore, les belles-mères
p.231
elles-mêmes, se piquent ordinairement de quelque
générosité envers leurs brus. Mais, avant de vous parler de cette
186