Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne
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Associations de la Chine comédies qui la captivent, soit en se livrant à des jeux récréatifs, soit enfin en faisant force libations, réussit, ce jour-là, à bien s'amuser, l'avenir est assuré ; on sera préservé de tout mal, jusqu'au retour de la solennité. Fong-nan, disent les lettrés, ayant été, pendant sa vie, l'insigne bienfaiteur des morts, c'est à lui, maintenant qu'il règne parmi les dieux, que revient le droit d'être honoré par les vivants, de protéger les malades et les malheureux. Vous ne manquerez pas, j'en suis sûr, de critiquer l'argument de nos philosophes de l'Empire de Milieu... Je ne me charge pas de le défendre contre vos attaques. Qu'il me suffise de dire que, selon moi, Fong-Nan fut un honnête homme, donna de salutaires avis à son prince, et, par son humanité envers les morts, mérita bien de la reconnaissance publique. III. Société d'Assurances dotales Dans les temps anciens, quand une fille venait au monde, les rits de la Chine voulaient qu'on la déposât par terre, près du lit de sa mère, sur une natte ou sur quelque lambeau de toile. Pendant trois ou quatre jours, elle demeurait là, sans que personne eût le droit de s'occuper d'elle, de se laisser toucher p.228 par ses vagissements... Les femmes savantes du Céleste-Empire nous donnent elles-mêmes, dans leurs écrits, une idée de l'humilité et de la résignation avec lesquelles leur condition était acceptée telle quelle. « Nous sommes, dit la lettrée Pang, la partie la plus faible du genre humain. Sachons nous contenter de notre rôle, quelque humiliant qu'il nous paraisse. » Si on compare, aujourd'hui, la condition de la femme en Chine avec celle qui lui fut faite dans les premiers temps, on peut dire 184 @
Associations de la Chine qu'elle occupe dans la famille, et même dans la société, une place presque honorable. Les lois et rits demeurent les mêmes, toujours aussi impitoyables aujourd'hui que dans le passé ; mais l'opinion publique et le bon sens des générations modernes ont adouci, dans la pratique, ces théories du vieil obscurantisme païen. Autrefois, une fille pouvait être promise et donnée en mariage, sans avoir été ni consultée ni prévenue ; souvent même ses fiançailles s'étaient célébrées sous condition avant qu'elle eût vu le jour. Elle ne pouvait prétendre à l'héritage de ses parents ; quand même ceux-ci n'auraient pas eu d'enfants mâles, leurs filles devaient se résigner à voir le patrimoine tout entier passer à des mains étrangères. L'époque du mariage était-elle arrivée, le trousseau de la mariée n'en retardait jamais, comme cela arrive en Europe, la célébration. Quelques p.229 habits de toile, une paire de pendants d'oreilles, deux mauvais chandeliers, une théière, deux tasses à thé en porcelaine commune, souvent même en simple faïence, une cuvette en cuivre, quelques écheveaux de fil, des aiguilles, une bouteille avec quelques onces d'huile de pin destinée à donner du luisant à la chevelure, peut-être encore une malle peinte en rouge pour ramasser ce modeste mobilier... c'était là tout le trousseau, toute la dot d'une mariée. Après le mariage, il est vrai, le beau père n'était pas tenu aux frais de son entretien, qui demeurait absolument à la charge de sa propre famille. Curieuse compensation de la dot, refusée si durement même aux filles issues de familles aisées ! La jeune femme ne s'asseyait jamais à la table du beau-père ni même à celle du mari ; pendant que ceux-ci trônaient en potentats sur leur Kang (estrade qui sert de divan pendant le jour et de lit durant la nuit), buvant le thé et le vin chaud pour se préparer à faire honneur aux plats de résistance, la ménagère, 185
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comédies qui <strong>la</strong> captivent, soit en se livrant à <strong>de</strong>s jeux récréatifs,<br />
soit enfin en faisant force libations, réussit, ce jour-là, à bien<br />
s'amuser, l'avenir est assuré ; on sera préservé <strong>de</strong> tout mal,<br />
jusqu'au retour <strong>de</strong> <strong>la</strong> solennité. Fong-nan, disent les lettrés, ayant<br />
été, pendant sa vie, l'insigne bienfaiteur <strong>de</strong>s morts, c'est à lui,<br />
maintenant qu'il règne parmi les dieux, que revient le droit d'être<br />
honoré par les vivants, <strong>de</strong> protéger les ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s et les malheureux.<br />
Vous ne manquerez pas, j'en suis sûr, <strong>de</strong> critiquer l'argument<br />
<strong>de</strong> nos philosophes <strong>de</strong> l'Empire <strong>de</strong> Milieu... Je ne me charge pas<br />
<strong>de</strong> le défendre contre vos attaques. Qu'il me suffise <strong>de</strong> dire que,<br />
selon moi, Fong-Nan fut un honnête homme, donna <strong>de</strong> salutaires<br />
avis à son prince, et, par son humanité envers les morts, mérita<br />
bien <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconnaissance publique.<br />
III. Société d'Assurances dotales<br />
Dans les temps anciens, quand une fille venait au mon<strong>de</strong>, les<br />
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sa mère, sur une natte ou sur quelque <strong>la</strong>mbeau <strong>de</strong> toile. Pendant<br />
trois ou quatre jours, elle <strong>de</strong>meurait là, sans que personne eût le<br />
droit <strong>de</strong> s'occuper d'elle, <strong>de</strong> se <strong>la</strong>isser toucher p.228 par ses<br />
vagissements... Les femmes savantes <strong>du</strong> Céleste-Empire nous<br />
donnent elles-mêmes, dans leurs écrits, une idée <strong>de</strong> l'humilité et<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> résignation avec lesquelles leur condition était acceptée telle<br />
quelle.<br />
« Nous sommes, dit <strong>la</strong> lettrée Pang, <strong>la</strong> partie <strong>la</strong> plus<br />
faible <strong>du</strong> genre humain. Sachons nous contenter <strong>de</strong><br />
notre rôle, quelque humiliant qu'il nous paraisse. »<br />
Si on compare, aujourd'hui, <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme en <strong>Chine</strong><br />
avec celle qui lui fut faite dans les premiers temps, on peut dire<br />
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