Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
chaud ?... Sur mes réponses négatives, Agnès, à peine
convaincue, baisse tristement la tête, regarde le cadavre de
l'infortunée petite païenne qu'elle eût si bien voulu envoyer en
paradis... Et, tout en le recouvrant de terre pour le mettre à l'abri
de la voracité des chiens :
— Va, lui dit-elle, si j'avais su cela hier, tu serais
maintenant avec le bon Dieu !
L'humanité et le bon sens, d'après le dire des Chinois,
luttèrent longtemps contre ces enfouissements, dénaturés et
sauvages, autorisés par le Boudhisme. En beaucoup d'endroits,
les hommes les plus marquants, les lettrés surtout, établirent des
sociétés appelées Confréries du Deuil, Pei-Hoei ou Kou-Hoei, dans
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le but de donner, à leur compte et à leurs frais, une sépulture
honorable aux petits enfants jetés à la voirie.
Leur signalait-on quelqu'une de ces innocentes victimes de la
doctrine de Boudha, ils envoyaient, tout d'abord, un de leurs
associés pour monter la garde près du cadavre, et empêcher les
chiens et les corbeaux d'en approcher. Le cercueil acheté, on
procédait à l'inhumation. Toutefois, malgré cette courageuse et
louable résistance, la Métempsycose qui tenait plus que jamais à
régaler les quadrupèdes et les oiseaux carnassiers, combattit si
opiniâtrement la ligue du Pei-Hoei, que celle-ci fatiguée, vaincue,
abandonna lâchement ses œuvres de charité.
Aujourd'hui, cette association, qu'on retrouve encore sur
plusieurs points du Tché-Ly, a perdu l'esprit de dévouement qui
inspira son établissement, et lui mérita pendant plusieurs siècles
les sympathies de tous les honnêtes gens.
La mort n'attend pas toujours qu'une famille soit en mesure de
supporter les frais de funérailles coûteuses et dignes des éloges
de la foule, pour frapper un de ses membres ; la Société du Deuil
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