Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne
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<strong>Associations</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong><br />
à reprendre une enveloppe mortelle... Malheur, alors, à <strong>la</strong> mère,<br />
si elle donne le jour à un nouveau-né ; il aura les vices <strong>de</strong><br />
constitution <strong>du</strong> premier. Si celui-ci était rachitique, aveugle ou<br />
sourd, celui-là le sera comme lui, et, comme lui, mourra avant le<br />
temps... Si, au contraire, on jette son cadavre à <strong>la</strong> voirie, et que<br />
les chiens ou les corbeaux le dévorent, son âme, n'ayant aucun<br />
espoir d'être mieux traitée que <strong>la</strong> première fois, ira chercher<br />
ailleurs une incarnation plus fortunée. »<br />
Il y a <strong>de</strong>ux ans, pendant que je récitais mon bréviaire dans un<br />
champ p<strong>la</strong>nté <strong>de</strong> jujubiers, je vois accourir à moi, une petite fille<br />
<strong>de</strong> dix ans.<br />
— Que me veux-tu, lui criai-je ?<br />
— Père, venez vite ; on a enterré un enfant sous le<br />
peuplier que vous voyez là-bas. C'est une petite fille ;<br />
elle n'est pas encore morte, venez <strong>la</strong> baptiser.<br />
Je me mets en route avec <strong>la</strong> petite messagère, et bientôt en<br />
effet, je me trouve en face d'une tombe, mais <strong>de</strong> quelle tombe !<br />
Une petite fille qui pouvait avoir six mois, était enfouie, là, sans<br />
cercueil, sans natte ni <strong>la</strong>mbeau quelconque d'habillement, dans<br />
un trou qui n'avait pas p.220 un pied <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Son bras<br />
gauche, sorti <strong>de</strong> terre, indiquait qu'elle avait été enterrée vivante,<br />
mais j'arrivais trop tard... Vous dire <strong>la</strong> douleur <strong>de</strong> notre jeune<br />
chrétienne, est chose impossible. Elle pleure à chau<strong>de</strong>s <strong>la</strong>rmes ;<br />
elle va, elle vient, tourne autour <strong>du</strong> petit cadavre, regar<strong>de</strong>, prête<br />
l'oreille pour voir s'il ne lui reste pas encore un souffle <strong>de</strong> vie.<br />
Mais non, <strong>la</strong> pauvre petite ne respire plus. C'est alors que notre<br />
jeune Agnès me fait question sur question pour savoir s'il est bien<br />
certain, après tout, que <strong>la</strong> Sainte Église soit aussi sévère que je le<br />
dis. Est-il bien possible qu'elle défen<strong>de</strong> <strong>de</strong> donner le baptême à<br />
un enfant, mort seulement <strong>de</strong>puis quelques instants et encore<br />
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