Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne
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<strong>Associations</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong><br />
les met en <strong>de</strong>meure, sous peine d'encourir l'indignation, ou tout<br />
au moins le mépris <strong>de</strong> tout le mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong> faire à leurs parents <strong>de</strong>s<br />
funérailles pompeuses.<br />
Un lettré, un fils <strong>de</strong> famille, a pu dévorer, pour se procurer les<br />
jouissances <strong>du</strong> libertinage, p.214 les délices enivrantes <strong>de</strong> l'opium...<br />
une gran<strong>de</strong> partie <strong>du</strong> patrimoine <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison ; il a pu, sans<br />
attendrissement et sans remords, priver ses vieux parents <strong>du</strong><br />
bien-être auquel ils avaient été accoutumés pendant <strong>de</strong> longues<br />
années ; mais, quand l'heure <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort a sonné pour eux, il<br />
n'hésitera pas à vendre sa maison, son <strong>de</strong>rnier coin <strong>de</strong> champ,<br />
pour leur procurer une inhumation honorable.<br />
Une bière en bois <strong>de</strong> sapin, dont les p<strong>la</strong>nches n'ont pas moins<br />
<strong>de</strong> trois ou quatre pouces d'épaisseur, et dont <strong>la</strong> base est assise<br />
sur un énorme madrier <strong>de</strong>stiné à préserver le mort <strong>de</strong> l'humidité,<br />
lui coûte, tout d'abord, <strong>la</strong> simple bagatelle <strong>de</strong> quatre cents francs.<br />
Le catafalque, les salles et les pago<strong>de</strong>s faites <strong>de</strong> nattes, qui se<br />
dressent avec tant d'élégance sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>du</strong> vil<strong>la</strong>ge, à <strong>la</strong> porte<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> maison mortuaire, aux abords <strong>du</strong> cimetière, ces troupes <strong>de</strong><br />
musiciens et <strong>de</strong> bonzes qui viennent, <strong>de</strong>ux jours à l'avance, prier,<br />
gamba<strong>de</strong>r et souffler dans leurs trompettes pour désennuyer le<br />
mort et distraire les esprits malveil<strong>la</strong>nts qui auraient quelque<br />
velléité <strong>de</strong> lui être désagréables, ces quelque quatre où cinq cents<br />
parents ou amis venus <strong>de</strong>s quatre coins <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> à une<br />
cérémonie qui, tout en leur permettant <strong>de</strong> rendre leurs <strong>de</strong>rniers<br />
<strong>de</strong>voirs au mort, leur offriront une jolie récréation et, surtout, les<br />
mettront à même <strong>de</strong> jouer <strong>de</strong>s mâchoires, à volonté... En p.215 un<br />
mot, toutes ces décorations et toutes ces gens, auxquels le<br />
chagrin ne coupe pas l'appétit, engloutissent, en quarante-huit<br />
heures, <strong>de</strong>ux ou trois milliers <strong>de</strong> francs, une véritable fortune en<br />
<strong>Chine</strong>.<br />
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