Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
onéreuse que la première. Quand la délibération est close et le
conseil administratif choisi, chacun apporte au trésorier, un sac, ou
un demi sac de grain, selon qu'il a été taxé. Ceux qui n'auraient
récolté que tout juste ce qu'il faut de céréales pour nourrir leur
famille, sont autorisés à mettre au dépôt, un habit, une paire de
chandeliers, une théière, des tasses à thé, une cuvette en cuivre...
objets qui, le plus souvent, datent des noces du chef de la maison,
et qui, d'après l'usage du pays, sont simplement des objets de
luxe, n'ayant guère d'autre valeur que celle du souvenir.
Lorsque la cotisation est terminée, le chef et le trésorier de la
Société procèdent activement à p.213 la vente des apports, et
placent le produit à l'intérêt légal, le 30 %, et, chaque année,
dans une séance publique qui se donne en plein air, rendent
fidèlement compte à chaque famille de l'état du capital qui la
concerne.
Cette lutte opiniâtre des Chinois, ces industries de toute sorte
pour échapper à la misère, toujours plus impitoyable dans le
Céleste-Empire que partout ailleurs, sauvent un grand nombre de
familles, de villages même, d'une ruine dont ils auraient été
impuissants à se garantir, s'ils avaient été moins prévoyants,
moins unis entre eux par les liens de bon voisinage, dédaignant,
comme on le ferait peut-être facilement en Europe, ces moyens
microscopiques et puérils de réaliser des économies, de se
ménager une poire pour la soif.
II. Société du Blanc ou du Deuil, Pei-Hoei
La piété filiale, à laquelle un grand nombre de Chinois se
croient obligés, autant en p.214 vertu et par la force des traditions
et de l'usage de leur pays, que par l'instinct de la reconnaissance,
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