Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
après sa mort, l'honneur d'être placé sur les autels par la
reconnaissance publique, et de devenir le patron des veilleurs.
Fête patronale de la Confrérie. — La fête de Ché-ming-Louo-
Han, sans être une des p.205 premières solennités de la Chine, est
pourtant une de celles qui se célèbrent avec le plus
d'enthousiasme. Le premier de la onzième lune, jour anniversaire
de l'apothéose du patron, vous pouvez compter que ni les
bambous ni le tam-tam ne troubleront votre sommeil. Les veilleurs
ont congé et les voleurs sont, généralement, assez bien élevés
pour ne pas abuser de leur absence. Après avoir brûlé force
pétards et absorbé un copieux dîner, aux frais de la localité, les
protégés de Ché-ming-Louo-Han se divisent par petits groupes de
deux ou trois, et vont porter leurs remercîments aux particuliers
qui les ont régalés. Cette visite, qui fait l'éloge de la politesse des
veilleurs, fournit aux visités l'occasion toute naturelle de prendre
part aux derniers exercices de la fête. On boit le vin de sorgho, on
mange les gâteaux de ricin, les pépins de citrouille et les nougats à
l'huile de sésame, accompagnement indispensable du Châo-tsieou
(alcool de Sorgho), et quand l'heure de se séparer est arrivée, on
se fait force compliments et protestations de dévoûment.
En voyant les sacrifices que s'imposent les païens de la Chine
pour tout ce qui touche à leur existence matérielle, que de fois le
missionnaire s'est dit avec l'accent de la pitié et de l'espérance :
« Vienne enfin l'heure de la grâce pour ce peuple auquel on
refuse si p.206 opiniâtrement les qualités de l'intelligence et du
cœur, et, alors, ceux qui le jugent si sévèrement, sans le
connaître, pourront venir l'étudier de plus près, et voir par eux-
mêmes si la générosité de sa foi a quelque chose à envier à celle
de nos vieilles nations catholiques ! »
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