Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
la Chine pour la première fois, donnent rarement des éloges aux
génies qui ont inventé les veilles.
— Autant vaudrait, disent-ils, en s'agitant sur leur
couche, dormir dans une auberge dont la cour serait
occupée par cinq ou six douzaines de chantres d'Arcadie
que dans un village où une demi douzaine de veilleurs
poussent des cris à fendre la tête, ayant bien soin, par-
dessus le marché, de s'accompagner des tapageurs tam-
tam ou de l'intolérable bambou.
Selon eux, le système, outre qu'il empêche les honnêtes gens
de dormir, a, de plus, l'inconvénient d'attirer les voleurs et de
favoriser leurs entreprises. Pendant que le vibrant tam-tam
résonne, au bout du village, les maraudeurs ont carte blanche, à
l'autre bout, et se faufilent en toute sécurité chez les particuliers
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qui, pleins de confiance dans le vacarme de leurs veilleurs, se
sont couchés sans arrière-pensée et dorment sur les deux oreilles.
Moi-même, dans les premiers temps, j'ai été souvent
impitoyable pour ce mode de surveillance ; mais peu à peu, à
force d'entendre dire aux Chinois, et surtout d'expérimenter par
moi-même, que la garde en silence, telle que nous la concevons
en Europe, serait profitable aux malfaiteurs, je n'ai pas tardé à
donner toutes mes sympathies et mes compliments aux
bambous, au tam-tam et à la crécelle.
Les riches propriétaires, direz-vous, ayant tout intérêt à ne pas
favoriser la visite domiciliaire des voleurs, dans leur propre
demeure, peuvent bien faire consciencieusement leur ronde,
quand ils sont de garde, mais lorsque c'est le tour d'un pauvre
sire qui n'a ni argent, ni grain, ni mobilier à voler, pas même de
porte à sa maison,... est-il bien sûr qu'il pousse la délicatesse de
conscience jusqu'à résister, pendant une nuit entière, aux
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