Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
nom à la postérité. Il mérite que je vous le fasse connaître. Ces
télégraphes se composaient d'une petite tour carrée, de vingt
pieds de haut, faite de terre battue et surmontée d'une guérite
destinée à abriter l'employé qui était de quart. C'est ce qu'on
nommait le poste d'observation.
A côté de la tour s'élevait un bâtiment composé de trois
appartements, l'un servant de cuisine, un autre de Tsié-Wei, ou
pièce p.197 destinée aux étrangers, aux fumeurs et à ceux des
gardes qui avaient pris les heures de sommeil prescrites ou
autorisées par le règlement, le troisième de dortoir.
Sur le bord de la route, en face, et tout près du quadrilatère,
étaient cinq petits fourneaux de forme conique, destinés aux
signaux en cas d'alarme.
Si quelques troubles survenaient dans les provinces du Sud, le
gardien du poste le plus rapproché du théâtre de l'insurrection,
descendait précipitamment de son observatoire, jetait, dans les
fourneaux, des argots desséchés et moulés en forme de gâteaux,
y mettait le feu et remontait à sa guérite. Alors, s'élevait dans les
airs une fumée épaisse et blanche, qui donnait l'éveil au poste
voisin, séparé du premier par une distance de deux ou trois lys.
Ces signaux, disent les Chinois, se transmettaient ainsi avec tant
de rapidité, qu'en un seul jour ils pouvaient franchir une distance
de soixante-dix ou quatre-vingts lieues.
Sans être parfait, le système ne manquait pas d'avoir quelque
mérite, et même parfois quelque utilité. Mais il eût fallu, pour en
tirer parti, des agents vigilants. Malheureusement, alors comme
aujourd'hui, ces hommes d'une exactitude mathématique se
trouvaient difficilement, en Chine. Cette précision sans à peu
près, à laquelle notre progrès européen p.198 doit, sinon ses
inventions, du moins ses succès, n'entrera jamais dans l'esprit
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