Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
— Ton adversaire prétend que ta maison n'a d'issue que
sur la rue, et que la rue tout entière lui appartient. As-tu
des titres qui te garantissent au moins le droit de
passage ?
— Mon grand-père, mon père et moi avons toujours pu
sortir de chez nous et y rentrer sans que personne nous
en ait contesté le droit ; voilà les titres que je connais.
— C'est possible, reprend le magistrat, mais aujourd'hui
on conteste un droit qui n'est autorisé que par la
tolérance du voisin ; mieux vaut régler, à tout jamais,
cette affaire. Tu vas donc compter, séance tenante, trois
cent mille sapèques au plaignant, qui te vend ainsi, à
perpétuité, le droit de passer devant sa porte.
L'issue du procès n'était plus douteuse ! Ou-eull-yé triomphe...
quant au vieillard, il pousse les hauts cris...
— Comment, dit-il, d'une voix étouffée par les sanglots !
Je n'ai pas même une mesure de maïs pour me nourrir...
où prendrai-je trois cent mille sapèques ?
— Je te les avance, dit le mandarin, dont l'émotion se
trahissait.
Un instant après, le caissier du tribunal déposait la somme fixée
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par le juge, entre les mains de l'heureux vainqueur.
Les curieux, venus en foule pour suivre cette procédure d'un
nouveau genre, ne comprenaient rien à une pareille solution, et
commençaient à murmurer contre le mandarin ; quand celui-ci fit
signe de garder le silence jusqu'à la fin, et, d'une voix forte,
s'adressa en ces termes au plaignant Ou :
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