Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
n'est pas encore connue, où les traditions d'équité et de
mansuétude philanthropique, qui firent si longtemps la gloire de
cet immense empire, se sont perdues ou demeurent à l'état de
souvenirs, les notables, trop souvent, n'usent de leur prestige et
de leurs revenus, que pour répandre la terreur là où ils devraient
semer les bienfaits. Quand leur chapeau est surmonté d'un
globule de bachelier, de licencié ou de docteur, alors, ce sont de
petits tyranneaux de village, auxquels tout le monde doit faire sa
révérence... sinon, le Quos ego... n'est pas loin... Une plainte
rédigée sous une forme cauteleuse, ayant toutes les apparences
de la justice p.183 et de la modération les plus dignes d'éloges,
mettra bientôt les agents du prétoire aux trousses du malheureux
accusé. Celui-ci aura beau se défendre avec toute l'éloquence que
lui donne la justice de sa cause, prouver qu'il est innocent de tous
les griefs formulés à sa charge, sa voix sera rarement écoutée.
L'adversaire passe pour un honnête homme, il est estimé dans le
pays, un procès pour lui ne saurait avoir aucun avantage ;
d'ailleurs, il est en bonnes relations avec le mandarin, ou du
moins avec ses scribes et ses principaux employés... En faut-il
davantage pour faire pencher la balance du tribunal en sa
faveur ?...
Le peuple, tout pacifique qu'il est, finit ordinairement par
perdre patience, et se met en garde, surtout, quand le mandarin
qui le gouverne ne lui paraît pas vendu aux caprices de ses riches
administrés. Trop souvent, des villages entiers, entraînés par le
désir d'une vengeance immédiate, se réunissent et vont livrer à la
maison de leur ennemi, un assaut qui lui donne promptement le
repentir de sa faute et l'oblige à la conciliation. La fureur
publique, sourde aux paroles de paix qui lui sont adressées,
pourra bien mettre le feu au logis ou le démolir, assurée qu'elle
est que cet expédient est le plus efficace à rendre l'adversaire
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