Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
Patron des gardes nationaux. — Modestes dans leurs
prétentions, les premiers ordonnateurs des gardes civiques, au
lieu de rechercher le patronage du dieu de la guerre, se sont
contentés de celui d'une toute petite divinité qui, quand elle
comptait parmi les mortels, se nommait Suen-ou-tzé. Voici son
histoire.
Dès ses premières années, Suen-ou-tzé avait pris un tel
ascendant sur les enfants de son âge, que tous lui obéissaient.
Souvent il les organisait en petites colonnes, donnait à chacun un
jonc en guise de lance, et, après les avoir divisés en deux corps,
commandait la charge. A cette époque, les notions même les plus
élémentaires de la stratégie étaient p.179 complètement ignorées.
Ce fut Suen-ou-tzé qui eut la gloire de les concevoir et de les
enseigner. A dix-huit ans, il composa un livre de treize pages in-4
dont les principaux paragraphes étaient : « Formation d'une
colonne (ou compagnie de vingt-quatre hommes). — Alignement,
demi-tour à l'Est, demi-tour à l'Ouest, un pas en arrière, un pas
en avant, c'est-à-dire un pas vers le Nord, un pas vers le Sud. —
Enfin la marche et la charge. »
Le son du tambour se faisait-il entendre, la compagnie devait
faire un pas en avant. Si c'était le tam-tam, elle faisait un pas en
arrière, et, quand l'heure d'en venir aux mains était arrivée,
tambour et tam-tam résonnaient ensemble.
La réputation de Suen-ou-tzé avait pénétré jusqu'au palais
impérial. L'empereur Lié-Wang de la dynastie des Tcheoû (trois
cent soixante-quinze ans avant J.-C.) le fit appeler, prit
connaissance de son ouvrage et ordonna aux eunuques du palais
de se mettre à ses ordres pour faire l'exercice sous les yeux du
Souverain. Suen-ou-tzé ne briguait pas les honneurs du
commandement ; il se défiait de la jalousie des eunuques, et il
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