Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
que des chefs cupides, incapables, et désireux, avant tout, de
pourvoir à leur sûreté personnelle. « Pourquoi, disent avec
quelque raison les défenseurs de la patrie, risquerions-nous notre
vie pour un pays dont l'autorité centrale comme celle des
provinces sait toujours si bien se mettre à l'abri du danger ? » On
dirait que la Chine, elle aussi, est nantie d'un gouvernement
nouveau, quelque chose peut-être comme celui de la Défense
Nationale.
Pour compléter vos connaissances sur l'organisation des
gardes nationales, au Céleste-Empire, je n'ai plus qu'un mot à
vous dire. Il est glorieux pour les mandarins comme aussi pour
les gardes nationaux. Dans vos pays libres et civilisés, voire
même républicains, j'imagine que le gouvernement se résignerait
difficilement à tolérer et, au besoin, à protéger des légions de
volontaires s'affranchissant du contrôle et de l'ingérence de
l'administration civile ou militaire, voulant rester indépendantes
dans leur recrutement comme dans leurs évolutions. Ici, dans ce
vieux pays monarchique, où vous n'apercevez, de loin, que des
tyrans d'une part, et de l'autre, un peuple de vils esclaves, on
procède cependant avec plus p.178 de délicatesse. Les mandarins
ne sont point autorisés à réglementer ces volontaires : aussi leur
laissent-ils toujours la liberté de se constituer et même de se
battre comme ils l'entendent Toutefois, on ne manque jamais
d'offrir au sous-préfet de la localité, la présidence d'honneur du
conseil de guerre, de lui soumettre même tous les plans
stratégiques qui émanent de l'état-major. De cette façon, n'en
déplaise à nos compatriotes, les mandarins n'entravent pas la
liberté de leurs administrés, et les administrés demeurent fidèles
au respect traditionnel de leur pays pour les représentants de
l'autorité.
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