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Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

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<strong>Associations</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong><br />

Les ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Nien-Fei (rapi<strong>de</strong>s comme les sauterelles), qui<br />

s'abattirent, il y a sept ans, sur le Tché-Ly, et dont le passage fut<br />

si désastreux pour notre Mission 1 , ne comptaient guère que<br />

vingt-cinq ou trente mille bandits en âge <strong>de</strong> porter les armes,<br />

tandis que les troupes <strong>de</strong> Sa Majesté n'avaient pas moins <strong>de</strong> p.176<br />

quatre-vingt mille hommes ; les Nien-Fei étaient sans artillerie et<br />

presque sans armes, les soldats, au contraire, disposaient <strong>de</strong><br />

quarante pièces <strong>de</strong> campagne, <strong>de</strong> plusieurs obusiers et <strong>de</strong> dix<br />

mille fusils européens. Et, pourtant, les rebelles purent faire leurs<br />

évolutions dans tous les districts <strong>de</strong> <strong>la</strong> province, pousser même<br />

l'audace jusqu'à s'approcher <strong>de</strong> Paô-Ting-Fou, rési<strong>de</strong>nce <strong>du</strong> vice-<br />

roi, et <strong>de</strong> Tien-Tsin, ville <strong>de</strong> quinze cent mille âmes, défen<strong>du</strong>e par<br />

dix régiments choisis. Les troupes se contentaient <strong>de</strong> les suivre à<br />

distance, comme pour constater, trop souvent même achever <strong>la</strong><br />

ruine <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions. Les gar<strong>de</strong>s nationaux, sans avoir<br />

précisément fait preuve d'une gran<strong>de</strong> bravoure, eurent partout le<br />

courage <strong>de</strong> recevoir les brigands à coups <strong>de</strong> fusil et réussirent si<br />

bien à se faire respecter, que les sauterelles au vol rapi<strong>de</strong><br />

n'osaient plus envahir les districts défen<strong>du</strong>s par les légions <strong>de</strong><br />

paysans. Je me hâte d'ajouter pourtant que nos milices rurales<br />

puisent leur courage dans l'amour <strong>du</strong> foyer. Qu'on les appelle<br />

sous les drapeaux officiels, ils seront comme les impériaux, leurs<br />

frères d'armes, toujours prêts à tourner les talons à l'ennemi,<br />

fuyant à <strong>la</strong> première alerte et jetant leurs armes, quelquefois<br />

même leurs habits et leurs souliers pour courir plus vite. Jugez<br />

par là <strong>du</strong> patriotisme <strong>de</strong>s habitants <strong>du</strong> Céleste-Empire ; mais ne<br />

les condamnez pas sans admettre p.177 en leur faveur, <strong>de</strong>s causes<br />

atténuantes. Le gouvernement paie mal ses soldats, les recrute<br />

dans les bas-fonds <strong>de</strong> <strong>la</strong> société, n'a jamais à mettre à leur tête<br />

1 Voir l'ouvrage précité : Mgr E. Dubar et <strong>la</strong> Mission <strong>du</strong> Tché-Ly-S-E., page 262.<br />

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