Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

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Associations de la Chine jaunes se balançait dans les airs. Percé lui-même, par une seconde flèche, ¡l tomba aux pieds du brave Kouang-Kong et ses armées, privées de leur généralissime, se dispersèrent pour ne plus reparaître. Le héros venait de s'ouvrir le chemin de la gloire. Il fut aussitôt nommé général et devint une sorte d'idole vivante pour les soldats. L'histoire ne dit rien des exploits de Kouang-Kong devenu général, mais elle nous apprend qu'il fut, aussitôt après sa mort, déifié par un diplôme impérial, et que les principales villes du Chan-si, sa patrie, lui bâtirent, aux frais du trésor public, les plus beaux temples connus jusque là. Toutefois, ce ne fut qu'à la dix- huitième année du règne de Kia-King que Kouang-Kong fut proclamé, par un décret impérial, dieu Mars de l'empire. Kia-King venait d'échapper à la mort, grâce à la bravoure du prince qui lui succéda plus tard sous le nom de Taô-Kouang, et dont le plus beau titre de gloire fut celui d'avoir sauvé la vie du monarque en tuant de sa main le rebelle qui allait le massacrer. Cet acte de courage et de dévoûment mit fin à la campagne des insurgés du Nénuphar, dont le chef fut pris et décapité sous les yeux de l'empereur. Au moment ou la hache d'un garde-noble allait faire tomber sa tête, Kia-King lui adressant la p.158 parole : — Pourquoi, lui dit-il, après avoir pris la capitale et forcé, le premier, les portes du palais impérial, n'as-tu pas pénétré dans la salle du trône et dans les appartements du Souverain ? — Au moment où j'allais commander le pillage du palais, répondit le chef nénupharien, un fantôme d'une taille de géant, au visage rouge écarlate, et revêtu d'une longue 132

Associations de la Chine robe verte se dressa devant moi ; c'était un dieu, je n'osai pas avancer plus loin. — Nul doute, s'écria Kia-King, ce sauveur, c'est Kouang- Kong. Dès le lendemain plusieurs décrets paraissaient successivement et se lisaient dans tous les quartiers de la capitale. Le premier décernait au géant le titre de Sié-Tien-Tâ-Ti (Incomparable Empereur qui établit et protège la bonne harmonie entre les esprits du Ciel et les monarques de la terre), le second lui conférait le pouvoir de commander aux esprits malfaisants et de les maintenir dans le respect dû aux mortels chargés de gouverner les peuples (Fou-mouo-tâ-Ti), les autres le proclamaient dieu de la guerre, et ordonnaient à tous les sous-préfets de l'empire de lui élever des temples dans leurs villes respectives. J'aurais bien encore quelques autres institutions soi-disant philanthropiques à vous signaler, mais, outre qu'elles n'ont ni l'importance ni la célébrité de celles dont je viens de vous parler, je ne me sens pas, je vous l'avoue, p.159 le courage de m'étendre davantage sur des œuvres qui, louables dans leur origine, ne semblent plus avoir, aujourd'hui, d'autre devise que celle-ci : A la ruine des honnêtes gens ! Permettez-moi, cependant, une réflexion. L'autorité, en France, s'épuise souvent en recherches stériles et impuissantes pour substituer aux œuvres de charité des institutions auxquelles on donne le nom pompeux de bienfaisantes., De temps en temps les journaux annoncent à leurs abonnés : un bal, une soirée musicale, une séance de prestidigitation, une représentation théâtrale... au profit de l'humanité... C'est touchant ! Mais hélas ! quel est le résultat de 133

<strong>Associations</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong><br />

jaunes se ba<strong>la</strong>nçait dans les airs. Percé lui-même, par une<br />

secon<strong>de</strong> flèche, ¡l tomba aux pieds <strong>du</strong> brave Kouang-Kong et ses<br />

armées, privées <strong>de</strong> leur généralissime, se dispersèrent pour ne<br />

plus reparaître.<br />

Le héros venait <strong>de</strong> s'ouvrir le chemin <strong>de</strong> <strong>la</strong> gloire. Il fut<br />

aussitôt nommé général et <strong>de</strong>vint une sorte d'idole vivante pour<br />

les soldats.<br />

L'histoire ne dit rien <strong>de</strong>s exploits <strong>de</strong> Kouang-Kong <strong>de</strong>venu<br />

général, mais elle nous apprend qu'il fut, aussitôt après sa mort,<br />

déifié par un diplôme impérial, et que les principales villes <strong>du</strong><br />

Chan-si, sa patrie, lui bâtirent, aux frais <strong>du</strong> trésor public, les plus<br />

beaux temples connus jusque là. Toutefois, ce ne fut qu'à <strong>la</strong> dix-<br />

huitième année <strong>du</strong> règne <strong>de</strong> Kia-King que Kouang-Kong fut<br />

proc<strong>la</strong>mé, par un décret impérial, dieu Mars <strong>de</strong> l'empire.<br />

Kia-King venait d'échapper à <strong>la</strong> mort, grâce à <strong>la</strong> bravoure <strong>du</strong><br />

prince qui lui succéda plus tard sous le nom <strong>de</strong> Taô-Kouang, et<br />

dont le plus beau titre <strong>de</strong> gloire fut celui d'avoir sauvé <strong>la</strong> vie <strong>du</strong><br />

monarque en tuant <strong>de</strong> sa main le rebelle qui al<strong>la</strong>it le massacrer.<br />

Cet acte <strong>de</strong> courage et <strong>de</strong> dévoûment mit fin à <strong>la</strong> campagne <strong>de</strong>s<br />

insurgés <strong>du</strong> Nénuphar, dont le chef fut pris et décapité sous les<br />

yeux <strong>de</strong> l'empereur. Au moment ou <strong>la</strong> hache d'un gar<strong>de</strong>-noble<br />

al<strong>la</strong>it faire tomber sa tête, Kia-King lui adressant <strong>la</strong> p.158 parole :<br />

— Pourquoi, lui dit-il, après avoir pris <strong>la</strong> capitale et forcé,<br />

le premier, les portes <strong>du</strong> pa<strong>la</strong>is impérial, n'as-tu pas<br />

pénétré dans <strong>la</strong> salle <strong>du</strong> trône et dans les appartements<br />

<strong>du</strong> Souverain ?<br />

— Au moment où j'al<strong>la</strong>is comman<strong>de</strong>r le pil<strong>la</strong>ge <strong>du</strong> pa<strong>la</strong>is,<br />

répondit le chef nénupharien, un fantôme d'une taille <strong>de</strong><br />

géant, au visage rouge écar<strong>la</strong>te, et revêtu d'une longue<br />

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