Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
Souverains ont fait usage de ces théories si sages et si
honorables pour la philosophie de leur pays, ils vous répondraient
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qu'ils n'en connaissent qu'un seul, Tsing-Wang, le vingt et
unième empereur de la dynastie des Tchéou, qui pardonna
jusqu'à neuf fois à un criminel de lèse-majesté. C'est le seul
exemple d'une pareille clémence, qui soit consigné dans l'histoire
de la Chine. En revanche, nos lettrés ne manqueront pas de vous
dire que leurs monarques, inexorables dans l'application des lois,
ont toujours su en tempérer les rigueurs. Si le peuple, convaincu
de la nécessité d'un pouvoir spirituel indépendant de celui des
rois et de la magistrature, dont il a la mission de combattre et de
modérer les abus, en a demandé l'établissement et lui a donné
toute sa confiance, les monarques de la Chine, pendant plus de
quinze siècles, se sont montrés ses protecteurs et en ont fait
respecter l'autorité. Le bâton d'étain, qu'ils ont eux-mêmes donné
aux bonzes, en rend témoignage. Mais revenons à Mou-Lien-
Seng.
A mesure qu'il grandissait, le nouveau religieux devenait
rêveur et mélancolique ; on eût dit qu'il ne voyait et n'entendait
rien de ce qui se passait autour de lui ; plusieurs fois même on le
trouva plongé dans une méditation si profonde que ni la cloche, ni
les coups redoublés de l'excitateur sur sa porte ne parvenaient à
le tirer de son extase. Un soir, fort avant dans la nuit, les bonzes
l'ayant entendu sortir de sa chambre, le suivirent p.141 doucement
et sans bruit. Mou-Lien-Seng, trop occupé de ses pieux projets
pour remarquer la surveillance dont il était l'objet, alla ouvrir la
porte de la pagode, alluma deux cierges, ou plutôt, deux
chandelles rouges, devant la principale idole du temple et lui
adressa, les larmes aux yeux, cette touchante prière :
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